Panoplie d’objets au design intrigant disposés sur la table, diapositives à portée de clic, formules emphatiques pour décrire les fonctionnalités de son produit… Qu’il soit face à un investisseur potentiel ou à un journaliste, Wassim Hakim ne néglige aucun détail pour “vendre” son bébé, Sociatag. Une solution marketing 2.0 qui, clame-t-il, « permet aux professionnels de démultiplier leur notoriété en ligne en transposant directement, par un simple geste et sans autre accessoire qu’une carte en plastique, l’expérience de leur client dans la sphère virtuelle ».
Concrètement, le principe s’apparente à celui d’une pointeuse. La marque désireuse de faire parler d’elle s’équipe d’un ensemble composé d’un lot de cartes ou de bracelets à puce RFID, qu’elle distribuera ensuite à sa clientèle, et d’une ou de plusieurs bornes réceptrices connectées à l’Internet. Après une inscription en ligne de quelques minutes, il suffit alors au client invité à un événement de passer la carte sur la borne préalablement configurée pour se connecter instantanément sur son profil communautaire en ligne et sur celui du prestataire afin de le “liker” ou d’y afficher un portrait pris sur place par une caméra. « La marque offre ainsi une animation supplémentaire à ses clients qui deviennent ses ambassadeurs sur la Toile, et ce pour un investissement modique, de quelques centaines de dollars selon le nombre, le modèle et les différentes options des bornes et des émetteurs », résume Wassim Hakim. Un concept qui a valu à Sociatag de figurer parmi les trois start-up libanaises – avec eTobb et Lebtivity – sélectionnées pour participer au Web Summit de Dublin, en octobre dernier. Une reconnaissance de taille pour cette société créée en mai 2012 par Wassim Hakim, après huit années d’expérience comme responsable des systèmes informatiques au sein des sociétés Cleartag et Eastline Marketing. Pour se lancer dans l’aventure, il a investi l’ensemble de ses économies – environ 16 000 dollars – pour développer un prototype présenté à l’édition 2012 de l’Arabnet. Il y convainc certains clients prestigieux, tels que la Blom Bank ou l’opérateur saoudien de téléphonie STC, d’adopter le système dans certaines de leurs manifestations. Il lève ensuite, en octobre 2012, 100 000 dollars auprès de l’investisseur Digital DNY, contre une part non divulguée du capital afin de développer le produit. Un investissement qui permet désormais à sa solution d’avoir son propre réseau social, qui s’ajoute aux quatre actuellement disponibles (Facebook, Twitter, Foursquare et LinkedIn) et de proposer d’autres fonctionnalités. Moyennant un abonnement supplémentaire de quelques dizaines de dollars mensuels, le tenancier d’un local peut par exemple utiliser les bornes comme interface d’un programme de fidélité ou de jeux concours de loterie. « Le système permet aussi d’envoyer directement les brochures électroniques de l’événement aux visiteurs et d’économiser ainsi les coûts d’impression », ajoute Wassim Hakim.
Désormais, l’entrepreneur planche avec ses deux salariés sur de nouvelles fonctionnalités et compte étendre progressivement sa palette de réseaux sociaux, à commencer par Google+ et Instagram, disponibles début 2014. Pour mieux s’implanter dans la région, il souhaite embaucher des représentants commerciaux dans les principales capitales arabes et compte réaliser une nouvelle levée de fonds d’environ 500 000 dollars l’année prochaine.