Le choix d’une carrière tient parfois à une rencontre. Pour Louise Doumet, c’est plutôt une succession d’échanges, a priori anodins, qui ont décidé de son destin. Tout commence il y a trois ans, lorsque, master de management en poche, cette jeune Libanaise constate que ses goûts vestimentaires font fureur à New York. « À chacune de mes visites à mon frère Michel, je me faisais complimenter sur mes robes et bijoux libanais par ses copines qui se plaignaient de ne pouvoir les trouver sur place. Amusé, Michel a fini par répliquer qu’il suffisait de créer un site pour cela… » Très vite, la provoc fraternelle se meut en projet familial : le duo investit 17 000 dollars dans la conception de Lebelik (“Cela te va bien !” en arabe), une plate-forme de commerce électronique spécialisée dans les produits de design libanais (accessoires, bijoux, vêtements, objets décoratifs…).
Seule maître à bord de cette start-up libanaise, son frère l’épaulant de temps à autre, la jeune fille mise sur son réseau, et la caution de professionnels en vue comme Johnny Farah, pour convaincre une vingtaine de designers de lui confier leurs créations. Le plus dur reste pourtant à venir. « J’ai commencé à angoisser lorsque mon développeur m’a demandé ce que je souhaitais comme “tags”, balises méta et autres outils d’optimisation de moteurs de recherche ! » s’amuse-t-elle encore. Certes, l’engouement de son entourage permet d’assurer rapidement un fond de roulement initial : « Le premier Noël, ma grand-mère a même offert des bons d’achat d’une valeur non négligeable à mes treize cousines », se souvient-elle. Mais ce succès illusoire biaise quelque peu son évaluation du marché et de certains écueils, comme la difficulté à convertir au paiement électronique une clientèle locale devenue rapidement majoritaire. « Plus des deux tiers de nos clients commandent du Liban – surtout pour offrir – même si nous livrons le monde entier via Aramex. Au début, la plupart contactaient directement les designers pour se procurer le “modèle vu sur le site de Louise”… Heureusement, l’instauration d’un paiement à la livraison a permis de doubler les ventes en quelques mois, même si le rapport achat/visite demeure bien en dessous des 5 % », précise-t-elle.
S’appuyant désormais sur une soixantaine de fournisseurs, Lebelik a atteint une vitesse de croisière de deux à sept transactions quotidiennes, pour un panier moyen de 200 dollars. Intégralement rémunérée par les commissions sur les ventes (non communiquées), sa petite entreprise devient bénéficiaire avant que tout ne soit réinvesti il y a quelques mois dans le renforcement du marketing numérique et la refonte intégrale de l’identité visuelle de la plate-forme, avec l’aide de Keeward, sollicité pour l’occasion. Promise pour début décembre – « un mois qui pèse à lui seul le tiers de l’année » – cette force de frappe nouvelle sera-t-elle mise au service d’une première levée de fonds ? « Pour l’instant nous sommes en discussion avancée avec un partenaire stratégique qui possède le savoir-faire pour accompagner la croissance du site en échange d’une certaine participation au capital. Du coup, je préfère attendre que la boîte gagne en maturité et atteigne une valorisation intéressante avant d’envisager une ouverture plus large. » Et quid de l’élargissement éventuel de son offre aux designers de la région ? « L’idée est plutôt de rester centré sur l’écosystème libanais, tout en l’aidant à rayonner internationalement. »
Seule maître à bord de cette start-up libanaise, son frère l’épaulant de temps à autre, la jeune fille mise sur son réseau, et la caution de professionnels en vue comme Johnny Farah, pour convaincre une vingtaine de designers de lui confier leurs créations. Le plus dur reste pourtant à venir. « J’ai commencé à angoisser lorsque mon développeur m’a demandé ce que je souhaitais comme “tags”, balises méta et autres outils d’optimisation de moteurs de recherche ! » s’amuse-t-elle encore. Certes, l’engouement de son entourage permet d’assurer rapidement un fond de roulement initial : « Le premier Noël, ma grand-mère a même offert des bons d’achat d’une valeur non négligeable à mes treize cousines », se souvient-elle. Mais ce succès illusoire biaise quelque peu son évaluation du marché et de certains écueils, comme la difficulté à convertir au paiement électronique une clientèle locale devenue rapidement majoritaire. « Plus des deux tiers de nos clients commandent du Liban – surtout pour offrir – même si nous livrons le monde entier via Aramex. Au début, la plupart contactaient directement les designers pour se procurer le “modèle vu sur le site de Louise”… Heureusement, l’instauration d’un paiement à la livraison a permis de doubler les ventes en quelques mois, même si le rapport achat/visite demeure bien en dessous des 5 % », précise-t-elle.
S’appuyant désormais sur une soixantaine de fournisseurs, Lebelik a atteint une vitesse de croisière de deux à sept transactions quotidiennes, pour un panier moyen de 200 dollars. Intégralement rémunérée par les commissions sur les ventes (non communiquées), sa petite entreprise devient bénéficiaire avant que tout ne soit réinvesti il y a quelques mois dans le renforcement du marketing numérique et la refonte intégrale de l’identité visuelle de la plate-forme, avec l’aide de Keeward, sollicité pour l’occasion. Promise pour début décembre – « un mois qui pèse à lui seul le tiers de l’année » – cette force de frappe nouvelle sera-t-elle mise au service d’une première levée de fonds ? « Pour l’instant nous sommes en discussion avancée avec un partenaire stratégique qui possède le savoir-faire pour accompagner la croissance du site en échange d’une certaine participation au capital. Du coup, je préfère attendre que la boîte gagne en maturité et atteigne une valorisation intéressante avant d’envisager une ouverture plus large. » Et quid de l’élargissement éventuel de son offre aux designers de la région ? « L’idée est plutôt de rester centré sur l’écosystème libanais, tout en l’aidant à rayonner internationalement. »