Tripoli défraie rarement la chronique pour ses succès économiques. Avec sept millions de dollars de chiffre d’affaires en 2014, Mobinets, une société de traitement de données pour les opérateurs télécoms du monde entier, en constitue indéniablement un. Tout commence il y a une vingtaine d’années lorsqu’après un diplôme d’ingénieur à l’Université américaine de Beyrouth, Labib Shalak s’expatrie à Paris pour suivre un mastère en radios mobiles à l’École nationale supérieure des télécommunications. Après quelques années d’expérience professionnelle dans le secteur, il se forge une conviction : aujourd’hui, la rationalisation des ressources humaines et matérielles constitue l’un des gisements majeurs de gains potentiels pour les opérateurs. Ces derniers voient en effet leurs perspectives de rentabilité ébranlées par le développement de la concurrence et la substitution des données à la voix comme source principale de revenus. Quel meilleur moyen pour retrouver une partie de cette rentabilité que d’exploiter au mieux la somme gigantesque d’informations que recèlent leurs propres réseaux ? Il décide donc de retourner à Tripoli en 2003 pour y fonder Mobinets avec une mise de départ dérisoire et commence à travailler sur le prototype d’une solution complète de gestion des données et des actifs d’opérateurs télécoms.
Il consacre les sept années suivantes à mettre au point la version bêta publique de sa solution. Baptisée NEP (pour Network Engineering Platform), elle est conçue comme un produit modulaire permettant la collecte automatisée des informations-clés d’un réseau, complété par une série d’outils spécifiques d’aide à la décision pour les ingénieurs ou manageurs. « NEP répond à quatre besoins : la précision des informations fournies pour faciliter la gestion de réseaux très complexes, la simplicité et la clarté de leur présentation, l’accélération du processus de lancement de nouveaux services et la personnalisation des solutions proposées », assure-t-il. À partir de 2011, il commercialise ses versions pilotes auprès d’une dizaine d’opérateurs internationaux et commence à tailler des croupières aux géants du secteur en tirant partie de la complémentarité de son produit avec les architectures existantes : « Ce n’est pas tant une voiture que l’on vend, mais ses options », résume-t-il. Une stratégie payante : vendue 100 000 dollars à ses débuts, sa solution se négocie désormais en millions de dollars.
Entre-temps, sa société offshore est passée de cinq à quatre-vingt-dix-sept salariés et a ouvert des bureaux en France, au Maroc et en Grande-Bretagne. Une évolution qui a progressivement convaincu les investisseurs. En 2011, la Société financière internationale (SFI, bras privé de la Banque mondiale) y investit deux millions de dollars contre 16 % de son capital. En 2013, deux investisseurs privés, à l’identité non divulguée, prennent 10 % du capital pour la même somme. Enfin, en novembre, le fonds Impact de MEVP lui apporte quatre millions de dollars supplémentaires pour une valorisation identique. « Cela va nous permettre d’entamer la phase de croissance exponentielle de nos activités, avec un chiffre d’affaires qui devrait a minima augmenter d’environ 70 % en 2015 à 12 millions de dollars, dont 35 % de profits avant taxes. Nous souhaitons aussi ouvrir de nouveaux bureaux en Afrique, en Asie et en Amérique latine, et délocaliser le siège social en Grande-Bretagne dans un ou deux ans », précise celui qui espère, in fine, être des plus importants “exit” de l’histoire du pays; lorsqu’il vendra sa société à l’un des géants figurant parmi ses clients ou concurrents.
Il consacre les sept années suivantes à mettre au point la version bêta publique de sa solution. Baptisée NEP (pour Network Engineering Platform), elle est conçue comme un produit modulaire permettant la collecte automatisée des informations-clés d’un réseau, complété par une série d’outils spécifiques d’aide à la décision pour les ingénieurs ou manageurs. « NEP répond à quatre besoins : la précision des informations fournies pour faciliter la gestion de réseaux très complexes, la simplicité et la clarté de leur présentation, l’accélération du processus de lancement de nouveaux services et la personnalisation des solutions proposées », assure-t-il. À partir de 2011, il commercialise ses versions pilotes auprès d’une dizaine d’opérateurs internationaux et commence à tailler des croupières aux géants du secteur en tirant partie de la complémentarité de son produit avec les architectures existantes : « Ce n’est pas tant une voiture que l’on vend, mais ses options », résume-t-il. Une stratégie payante : vendue 100 000 dollars à ses débuts, sa solution se négocie désormais en millions de dollars.
Entre-temps, sa société offshore est passée de cinq à quatre-vingt-dix-sept salariés et a ouvert des bureaux en France, au Maroc et en Grande-Bretagne. Une évolution qui a progressivement convaincu les investisseurs. En 2011, la Société financière internationale (SFI, bras privé de la Banque mondiale) y investit deux millions de dollars contre 16 % de son capital. En 2013, deux investisseurs privés, à l’identité non divulguée, prennent 10 % du capital pour la même somme. Enfin, en novembre, le fonds Impact de MEVP lui apporte quatre millions de dollars supplémentaires pour une valorisation identique. « Cela va nous permettre d’entamer la phase de croissance exponentielle de nos activités, avec un chiffre d’affaires qui devrait a minima augmenter d’environ 70 % en 2015 à 12 millions de dollars, dont 35 % de profits avant taxes. Nous souhaitons aussi ouvrir de nouveaux bureaux en Afrique, en Asie et en Amérique latine, et délocaliser le siège social en Grande-Bretagne dans un ou deux ans », précise celui qui espère, in fine, être des plus importants “exit” de l’histoire du pays; lorsqu’il vendra sa société à l’un des géants figurant parmi ses clients ou concurrents.