Comme chacune des six dernières années, à l’approche du printemps, Omar Christidis s’apprête à entamer trois jours de marathon où il multipliera les discours, interviews et poignées de main aux ministres, investisseurs et entrepreneurs se bousculant aux portillons du forum Arabnet, le grand-messe de l’économie numérique arabe. Pas de quoi entamer un capital d’enthousiasme, communiqué lui aussi, à très haut débit : « Depuis la création du forum à Beyrouth, nous avons réuni plus de 7 000 visiteurs d’une vingtaine de pays. C’est une preuve supplémentaire du potentiel de cette région », se réjouit-il.
Un potentiel qu’il détecte en 2010, lorsque, après une longue escapade américaine d’abord comme étudiant à l’université de Yale, puis professionnellement dans l’audit et la finance, la crise de 2008 lui fait perdre son emploi et le convainc de rentrer au Liban pour identifier un projet au carrefour de ses deux passions de jeunesse : la technologie et l’entrepreneuriat. « Je me suis vite confronté à la difficulté de trouver un emploi dans le secteur numérique malgré le foisonnement de start-up dans la région. Cela m’a convaincu qu’il fallait créer une plate-forme pour les rassembler et leur donner de la visibilité. Je me suis donc associé avec ma mère qui avait une quinzaine d’années d’expérience dans l’événementiel et on a consacré près de six mois à monter le projet », narre-t-il. Avec succès : le premier forum de Beyrouth attire plus de 50 conférenciers et 500 visiteurs, essentiellement de jeunes entrepreneurs, qu’une tarification de plusieurs centaines de dollars ne dissuade pas. Conjuguée aux partenariats (80 % du budget) et à un coût du travail limité par le recours à des volontaires et prestataires occasionnels, la billetterie permet ainsi à ses organisateurs de rentabiliser dès la première année les 50 000 dollars de fonds personnels engagés. « Bien sûr, les start-up avaient tendance à se plaindre de payer, mais je dirige une activité lucrative et le service que je leur vends a des retombées concrètes en termes d’expérience et de notoriété », confie-t-il.
À l’instar de nombre de ses clients, il songe alors à transformer cet essai en déclinant son concept à l’échelle régionale : après une première tentative au Caire en 2011, restée sans suite, il installe son forum à Riyad (2012) puis Dubaï. « À chaque fois, nous avons essayé d’adapter notre format aux spécificités locales. Par exemple, le forum de Riyad – le seul à se dérouler en langue arabe – est centré sur les problématiques du gigantesque marché saoudien, tandis que celui de Dubaï surtout aux grandes entreprises et marques mondiales. Quant à l’Arabnet de Beyrouth, il reflète le vivier de talents libanais et le fait qu’il soit une destination importante en termes d’externalisation de la production de contenus », explique-il. Entre-temps, il a diversifié son produit à travers la création d’un site Internet, un magazine papier et la sous-traitance de conférences thématiques. Une formule gagnante qui a permis à sa petite entreprise de ne jamais connaître la crise, avec 1,5 million de dollars de revenus dégagés en 2014 (dont un quart au Liban) et une levée de fonds en lointaine ligne de mire . « N’ayant pas un besoin pressant de liquidités, nous prenons le temps d’évaluer toutes les opportunités de trouver un partenaire en mesure de nous apporter les ressources et le réseau nécessaires à notre stratégie d’expansion régionale. »
Un potentiel qu’il détecte en 2010, lorsque, après une longue escapade américaine d’abord comme étudiant à l’université de Yale, puis professionnellement dans l’audit et la finance, la crise de 2008 lui fait perdre son emploi et le convainc de rentrer au Liban pour identifier un projet au carrefour de ses deux passions de jeunesse : la technologie et l’entrepreneuriat. « Je me suis vite confronté à la difficulté de trouver un emploi dans le secteur numérique malgré le foisonnement de start-up dans la région. Cela m’a convaincu qu’il fallait créer une plate-forme pour les rassembler et leur donner de la visibilité. Je me suis donc associé avec ma mère qui avait une quinzaine d’années d’expérience dans l’événementiel et on a consacré près de six mois à monter le projet », narre-t-il. Avec succès : le premier forum de Beyrouth attire plus de 50 conférenciers et 500 visiteurs, essentiellement de jeunes entrepreneurs, qu’une tarification de plusieurs centaines de dollars ne dissuade pas. Conjuguée aux partenariats (80 % du budget) et à un coût du travail limité par le recours à des volontaires et prestataires occasionnels, la billetterie permet ainsi à ses organisateurs de rentabiliser dès la première année les 50 000 dollars de fonds personnels engagés. « Bien sûr, les start-up avaient tendance à se plaindre de payer, mais je dirige une activité lucrative et le service que je leur vends a des retombées concrètes en termes d’expérience et de notoriété », confie-t-il.
À l’instar de nombre de ses clients, il songe alors à transformer cet essai en déclinant son concept à l’échelle régionale : après une première tentative au Caire en 2011, restée sans suite, il installe son forum à Riyad (2012) puis Dubaï. « À chaque fois, nous avons essayé d’adapter notre format aux spécificités locales. Par exemple, le forum de Riyad – le seul à se dérouler en langue arabe – est centré sur les problématiques du gigantesque marché saoudien, tandis que celui de Dubaï surtout aux grandes entreprises et marques mondiales. Quant à l’Arabnet de Beyrouth, il reflète le vivier de talents libanais et le fait qu’il soit une destination importante en termes d’externalisation de la production de contenus », explique-il. Entre-temps, il a diversifié son produit à travers la création d’un site Internet, un magazine papier et la sous-traitance de conférences thématiques. Une formule gagnante qui a permis à sa petite entreprise de ne jamais connaître la crise, avec 1,5 million de dollars de revenus dégagés en 2014 (dont un quart au Liban) et une levée de fonds en lointaine ligne de mire . « N’ayant pas un besoin pressant de liquidités, nous prenons le temps d’évaluer toutes les opportunités de trouver un partenaire en mesure de nous apporter les ressources et le réseau nécessaires à notre stratégie d’expansion régionale. »