Un article du Dossier
La création libanaise accède au podium mondial
Bien loin des podiums et des magazines de mode, Claudine Mokhbat est une créatrice de niche qu’elle est la seule à occuper au Liban : depuis douze ans, ses Ateliers Rififi font du sur-mesure pour enfants en proposant à l’occasion de mariages, de baptêmes ou d’événements en tout genre, des modèles pour les zéro à dix ans. Tout commence en 2005 lorsque la Libanaise, alors germaniste de formation, se met à habiller ses progénitures. Des bons échos de ses premières créations naît une première collection de prêt-à-porter d’une quinzaine de modèles, puis le bouche-à-oreille amène les premières commandes sur mesure. Dans sa boutique à la devanture et aux murs mauves située sur les hauteurs d’Achrafié, les robes s’exposent en vitrine. À l’intérieur, des mannequins arborent des modèles aux tissus variés (soie, dentelle, mousseline et organza constituent la majorité des ensembles féminins, le lin, le coton et la soie pour les modèles masculins). Autant de matières que Claudine Mokhbat déniche chez des grossistes et des détaillants. « Ils sont uniquement libanais, on peut trouver presque tout », dit-elle. Côté production, la créatrice confie la confection de ses pièces à une équipe de quatre personnes (deux couturières, une patronnière et une brodeuse) dans un atelier du Metn. Quant aux tâches plus techniques – des fleurs qui viendront par exemple orner une dentelle –, elle a recours à des artisans spécialisés.
En 2016, les Ateliers Rififi ont réalisé une centaine de pièces, réparties à parts égales entre la couture sur mesure et le prêt-à-porter. S’il fallait trouver une différence avec les autres créateurs libanais, celle des Ateliers Rififi se trouverait certainement dans le prix. Là où certains peuvent afficher des robes à plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de dollars, les Ateliers Rififi dépassent rarement mille dollars. Ses modèles de prêt-à-porter se vendent en moyenne à 400 dollars, ceux de la couture sur mesure autour des 550 dollars. « Je veux rester dans des tarifs raisonnables, car nous parlons d’enfants », affirme l’entrepreneuse. L’argument prix est d’autant plus d’actualité depuis 2015, car l’entreprise subit de plein fouet les conséquences de la crise. Après plusieurs années de croissance – « 10 à 15 % par an en moyenne » –, les ressortissants du Golfe qui constituaient près de 25 % de sa clientèle désertent le Liban. Dans le même temps, Claudine Mokhbat voit les budgets dédiés à l’événementiel au Liban se réduire de façon drastique. Elle doit donc s’adapter.
Cela passe par un recentrage sur le sur-mesure, forcément plus rentable, et sur davantage de flexibilité dans la négociation de ses prix. Le tout en restant vigilant face aux tentatives de plagiat qu’elle a eu la mésaventure d’expérimenter récemment.
Mais désormais Claudine Mokhbat veut croire que le pire est passé. « La baisse du chiffre d’affaires du début 2016 a été largement compensée en fin d’année », se satisfait-elle. Pour poursuivre son activité, elle peut compter sur certains grands créateurs libanais qui n’hésitent pas à glisser le nom des Ateliers Rififi, lorsque certains de leurs clients cherchent à habiller leurs progénitures. Une notoriété qui lui vaut de nombreuses sollicitations notamment celles des magasins désireux de commercialiser la marque. Mais Claudine Mokhbat, attachée à son autre activité, celle de mère de famille, tient maintenir une entreprise « à taille humaine ». Tout juste ambitionne-t-elle de s’aventurer prochainement dans la présentation d’une capsule de trois à quatre modèles de prêt-à-porter. La collection, en cours de finalisation, devrait être commercialisée dans l’un des concept-stores d’une grande chaîne libanaise.
En 2016, les Ateliers Rififi ont réalisé une centaine de pièces, réparties à parts égales entre la couture sur mesure et le prêt-à-porter. S’il fallait trouver une différence avec les autres créateurs libanais, celle des Ateliers Rififi se trouverait certainement dans le prix. Là où certains peuvent afficher des robes à plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de dollars, les Ateliers Rififi dépassent rarement mille dollars. Ses modèles de prêt-à-porter se vendent en moyenne à 400 dollars, ceux de la couture sur mesure autour des 550 dollars. « Je veux rester dans des tarifs raisonnables, car nous parlons d’enfants », affirme l’entrepreneuse. L’argument prix est d’autant plus d’actualité depuis 2015, car l’entreprise subit de plein fouet les conséquences de la crise. Après plusieurs années de croissance – « 10 à 15 % par an en moyenne » –, les ressortissants du Golfe qui constituaient près de 25 % de sa clientèle désertent le Liban. Dans le même temps, Claudine Mokhbat voit les budgets dédiés à l’événementiel au Liban se réduire de façon drastique. Elle doit donc s’adapter.
Cela passe par un recentrage sur le sur-mesure, forcément plus rentable, et sur davantage de flexibilité dans la négociation de ses prix. Le tout en restant vigilant face aux tentatives de plagiat qu’elle a eu la mésaventure d’expérimenter récemment.
Mais désormais Claudine Mokhbat veut croire que le pire est passé. « La baisse du chiffre d’affaires du début 2016 a été largement compensée en fin d’année », se satisfait-elle. Pour poursuivre son activité, elle peut compter sur certains grands créateurs libanais qui n’hésitent pas à glisser le nom des Ateliers Rififi, lorsque certains de leurs clients cherchent à habiller leurs progénitures. Une notoriété qui lui vaut de nombreuses sollicitations notamment celles des magasins désireux de commercialiser la marque. Mais Claudine Mokhbat, attachée à son autre activité, celle de mère de famille, tient maintenir une entreprise « à taille humaine ». Tout juste ambitionne-t-elle de s’aventurer prochainement dans la présentation d’une capsule de trois à quatre modèles de prêt-à-porter. La collection, en cours de finalisation, devrait être commercialisée dans l’un des concept-stores d’une grande chaîne libanaise.