Un article du Dossier
La création libanaise accède au podium mondial
Sandra Mansour ne se destinait pas à la mode. Petite, la Franco-Libanaise née sur les bords du lac Léman imaginait devenir peintre. Une vocation réfrénée par son père, davantage porté sur les métiers de la finance. C’est donc un peu à reculons qu’elle intègre la Webster University de Genève. Mais elle n’en abandonne pas pour autant ses ambitions artistiques. À peine son diplôme de business management en main, Sandra Mansour retourne-t-elle à ses premières amours : elle entre aux Beaux-Arts de Genève et atterrit un peu par hasard à l’été 2006 dans la Maison Élie Saab. Le stage qui ne doit durer que deux semaines se transforme en pige de cinq mois. « Cela a été une révélation, j’ai découvert qu’on pouvait porter sa propre peinture », s’amuse-t-elle. Dès lors Sandra Mansour sait que la mode sera son moyen d’expression. Elle intègre l’Instituto Marangoni à Paris. Sur le campus français de la célèbre école milanaise, Sandra Mansour se forme au côté technique du métier : du développement du produit à celui d’une collection en passant par le choix des patrons. « Après neuf ans passés hors du pays, je voulais rentrer au Liban, explique-t-elle. Je tenais à être reconnue comme un designer libanais, j’avais quelque chose à apporter et l’envie d’être une femme dans ce milieu paradoxalement très masculin. » Sandra Mansour réalise sa première collection de prêt-à-porter et sollicite l’organisme de prêt Kafalat. « Il m’a fallu un an et demi pour monter mon dossier afin de montrer que mon entreprise était capable de faire de l’argent. » Le projet convainc sa banque qui débloque une enveloppe de 200 000 dollars, avec un taux d’intérêt sous la barre des 2 %. « L’avantage de Kafalat, c’est que le prêt est sans intérêt la première année, les remboursements débutent seulement au bout de la deuxième. »
Cet apport permet à la créatrice de prendre un atelier, d’acheter des machines, et de s’entourer de trois couturières, d’une brodeuse et d’une assistante. Ses premières pièces trouvent preneurs, mais très vite une réalité s’impose : entre le loyer de l’atelier, les salaires des employés, les quantités de tissus à importer… la production d’une collection implique l’avance d’importantes sommes d’argent. « Le prêt-à-porter au Liban ce n’est pas du tout facile, je me suis rendu compte que pour pouvoir vivre, il fallait que j’ai parallèlement mes clientes personnelles », décrypte-t-elle. À l’époque, Sandra Mansour a déjà quelques adeptes. Des connaissances, amies d’amies, sensibles à la patte de cette créatrice en devenir qui manie avec habileté à la fois l’art de l’imprimé et de la broderie sur tissu. Ce sont elles, moyennant entre 7 000 et 8 000 dollars, qui lui commanderont ses premières robes de mariées. En plus de son prêt-à-porter, Sandra Mansour se lance donc un peu plus par réalisme que par conviction dans la couture. Elle dessine des modèles ou réadapte ses collections selon les désirs de ses clientes. « La couture m’a permis de mieux comprendre le tissu, d’avoir une meilleure approche du corps de la femme », analyse-t-elle avec du recul. Dans son atelier sur la rue principale de Gemmayzé, où la créatrice accueille ses clientes, la société Sandra Mansour SARL compte aujourd’hui dix-sept employés. En 2016, une trentaine de robes de mariées – 15 000 à 20 000 dollars en moyenne – sont ainsi sorties du siège. La même année, la couture représentait 40 % de l’activité du groupe, les 60 % restants émanant de ses deux collections annuelles de prêt-à-porter disponibles dans une quinzaine de points de vente dans le monde (pays arabes, États-Unis, Royaume-Uni…). Le tout produit au Liban. « La formule actuelle fonctionne très bien, nous n’irons certainement jamais dans la haute couture », détaille Laurent Saad, le directeur artistique de la société pour qui « l’identité de la marque est de rester terre à terre ». Tout juste Sandra Mansour table-t-elle sur une expansion géographique soutenue par son prêt-à-porter ? « J’aimerais ouvrir ma propre boutique », dit-elle. « Les États-Unis sont clairement de plus en plus intéressés par la marque, abonde son bras droit. C’est aussi le cas en Asie où nos clients sont aussi séduits par nos produits. »
Cet apport permet à la créatrice de prendre un atelier, d’acheter des machines, et de s’entourer de trois couturières, d’une brodeuse et d’une assistante. Ses premières pièces trouvent preneurs, mais très vite une réalité s’impose : entre le loyer de l’atelier, les salaires des employés, les quantités de tissus à importer… la production d’une collection implique l’avance d’importantes sommes d’argent. « Le prêt-à-porter au Liban ce n’est pas du tout facile, je me suis rendu compte que pour pouvoir vivre, il fallait que j’ai parallèlement mes clientes personnelles », décrypte-t-elle. À l’époque, Sandra Mansour a déjà quelques adeptes. Des connaissances, amies d’amies, sensibles à la patte de cette créatrice en devenir qui manie avec habileté à la fois l’art de l’imprimé et de la broderie sur tissu. Ce sont elles, moyennant entre 7 000 et 8 000 dollars, qui lui commanderont ses premières robes de mariées. En plus de son prêt-à-porter, Sandra Mansour se lance donc un peu plus par réalisme que par conviction dans la couture. Elle dessine des modèles ou réadapte ses collections selon les désirs de ses clientes. « La couture m’a permis de mieux comprendre le tissu, d’avoir une meilleure approche du corps de la femme », analyse-t-elle avec du recul. Dans son atelier sur la rue principale de Gemmayzé, où la créatrice accueille ses clientes, la société Sandra Mansour SARL compte aujourd’hui dix-sept employés. En 2016, une trentaine de robes de mariées – 15 000 à 20 000 dollars en moyenne – sont ainsi sorties du siège. La même année, la couture représentait 40 % de l’activité du groupe, les 60 % restants émanant de ses deux collections annuelles de prêt-à-porter disponibles dans une quinzaine de points de vente dans le monde (pays arabes, États-Unis, Royaume-Uni…). Le tout produit au Liban. « La formule actuelle fonctionne très bien, nous n’irons certainement jamais dans la haute couture », détaille Laurent Saad, le directeur artistique de la société pour qui « l’identité de la marque est de rester terre à terre ». Tout juste Sandra Mansour table-t-elle sur une expansion géographique soutenue par son prêt-à-porter ? « J’aimerais ouvrir ma propre boutique », dit-elle. « Les États-Unis sont clairement de plus en plus intéressés par la marque, abonde son bras droit. C’est aussi le cas en Asie où nos clients sont aussi séduits par nos produits. »