Siraj Akkar a ouvert ses portes en février à Halba dans le Akkar. Il s’agit du premier espace entièrement dédié au coworking à voir le jour dans la région. « Siraj ("lampe à huile" en arabe) permet aux étudiants, aux professionnels et aux entrepreneurs du Akkar de disposer d’un espace créatif et équipé pour travailler et faire grandir leurs projets », explique sa fondatrice, Soraya Mahmoud Hammoud, 29 ans.
L’espace comprend trois salles polyvalentes pouvant accueillir un total de 40 à 49 personnes. Des salles équipées de rétroprojecteurs sont également disponibles pour l’organisation de formations ou d’ateliers.
Des prix "relativement bas"
Siraj fonctionne selon un système de location au mois, complété par des inscriptions à la journée et l’organisation ponctuelle d’événements culturels payants. Le loyer mensuel est fixé à 100 dollars pour les professionnels et 50 dollars seulement pour les étudiants. A la journée, le droit d’entrée est de 5 dollars. Les salles de formation sont, elles, à louer selon leur taille, à 30 ou 70 dollars la journée.
« Ce sont des prix relativement bas pour ce type de services car la population locale n’a beaucoup de moyens », précise l’entrepreneuse. « Pour l’instant, 90% de nos visiteurs sont des étudiants car nous avons plusieurs universités aux alentours », explique-t-elle. Progressivement, elle espère pouvoir séduire aussi un public de professionnels.
Désenclaver la région
Siraj a été imaginé par Souraya Mahmoud Hammoud durant ses années universitaires. Originaire du Akkar mais étudiante à l’Université Arabe de Beyrouth, sur le campus de Dibbiyé, elle passe la plupart des week-ends chez ses parents. Mais, à la maison, elle a du mal à travailler. « J’étais éloignée des autres étudiants, je manquais de matériel… En période d’examens, je préférais souvent rester sur le campus », raconte-elle. Elle rêve alors d'un espace pour palier au manque de services et à l’isolement dans sa région, pénalisants pour les étudiants et, a fortiori, les travailleurs indépendants et les entrepreneurs.
Le projet se concrétise en 2016 lorsqu’elle remporte, avec son associée de l’époque, la deuxième position du concours « Startup Seeds » organisé par le Tripoli Entrepreneurs Club. « Nous avions obtenu un prix de 5 millions de livres libanaises (3 3000 dollars)», raconte-t-elle. Elle tente alors à deux reprises de se lancer mais ne parvient pas à "transformer l'essai" faute notamment de fonds suffisants. C’est finalement la troisième tentative, en solo, qui sera la bonne. Environ 15 000 dollars ont été jusqu’à présent investis dans le projet à partir de ses fonds personnels et grâce à un premier tour de table auprès de ses amis et de sa famille.