Le fonds d’investissement Berytech II a réalisé son plus gros investissement à ce jour en plaçant cinq millions de dollars dans Capital Banking Solutions (CBS), une entreprise libanaise qui développe des logiciels destinés aux banques et institutions financières. CBS couvre différents secteurs : la banque conventionnelle et digitale, la finance islamique et la gestion de fortune.
« L’objectif de Berytech Fund II est d’investir dans des PME à fort potentiel de croissance et à forte valeur ajoutée, critères-clés de la réussite dans l’économie du savoir. Capital Banking Solutions fait clairement partie de cette catégorie d’entreprises », a expliqué le PDG du fonds, Maroun Chammas, en affirmant avoir reçu des recommandations positives des clients de CBS avant de prendre sa décision.
La prise de participation est minoritaire, mais l’entreprise espère profiter des compétences du fonds.
« Nous cherchions des investisseurs intéressés par une participation active dans la prise de décision et qui puissent nous donner un éclairage sur la fintech locale », a souligné le PDG de CBS, Samer Hanna. Lancée en 2007 à Beyrouth, CBS s’est développée en rachetant des entreprises similaires en France, à Monaco et aux États-Unis. Elle emploie aujourd’hui 260 personnes, dont la moitié au Liban, où sont développés tous les logiciels. Cet ancrage libanais, Hanna y tient.
« Dans notre métier, la qualité du travail se mesure à la qualité de nos clients et les banques libanaises ont été des clientes exceptionnelles. Nos produits se sont grandement améliorés grâce à ces partenariats », explique-t-il. Le PDG ne souhaite pas communiquer le chiffre d’affaires de l’entreprise, mais il évoque une croissance annuelle de 10 à 15 %. CBS compte 250 banques et institutions financières clientes, réparties sur 63 pays. L’Europe représente son plus grand marché avec 35 % du chiffre d’affaires, l’Afrique 30 % et le Moyen-Orient moins de 15% malgré une forte présence en Irak et au Liban. Si l’entreprise se porte bien, il lui fallait un coup de pouce pour passer à l’étape supérieure.
« Il y a beaucoup de compétition dans les pays où nous travaillons. La plus petite entreprise face à nous fait deux ou trois fois notre taille. Pour continuer à nous développer, nous pouvions soit nous spécialiser, soit faire appel à des investisseurs et poursuivre notre croissance », dit-il. Avec cette augmentation de capital, l’entreprise veut miser sur l’innovation de produits et conquérir de nouveaux marchés, notamment en Europe de l’Est, en Afrique anglophone et dans les pays du Golfe.