Où acheter à Beyrouth en 2018
Miracle au centre-ville ! Deux nouveaux chantiers ont démarré au cours des douze derniers mois. C’est une première depuis sept ans. Ces projets pourraient donner un nouveau souffle au centre-ville avec une gamme de surfaces moins conventionnelle.
Ils portent à neuf le nombre de chantiers en cours, avec 359 appartements. On reste cependant loin de 2011 lorsque le centre-ville de Beyrouth comptait 26 projets en construction et plus de 1 500 unités neuves.
Le marché subit de plein fouet le ralentissement des ventes d’appartements. Ce n’est pas une nouveauté, mais le problème prend de l’ampleur. Depuis presque dix ans, les mêmes projets sont sur le marché et les mêmes appartements sont à vendre. Le stock peine à se renouveler et grossit à chaque fois qu’un nouvel immeuble se termine.
Par exemple, un projet d’une centaine d’unités a été livré en 2017 avec plus de soixante invendus. Selon les estimations de Ramco, ce chiffre est venu s’ajouter aux 500 appartements déjà sur le marché.
Au niveau des prix, les promoteurs du centre-ville affichent les mêmes tarifs depuis quatre à cinq ans. Officiellement, le prix moyen d’un appartement neuf dans le périmètre de Solidere se situe entre 6 000 et 7 500 dollars le m2 au premier étage. Mais après négociation, cette fourchette se situe plutôt, à quelques exceptions près, entre 5 000 et 6 000 dollars le m2. Il n’est pas rare de trouver des opportunités à 4 500 dollars le m2. Avec le marché secondaire, c’est-à-dire des reventes, les prix peuvent commencer à 4 000 dollars le m2.
Mais tous les propriétaires ne sont pas flexibles ou acculés par les banques. Certains s’entêtent et restent insensibles à la situation du marché. À l’opposé, d’autres ont baissé de 20 à 30 % leur grille de prix.
La morosité du marché est plutôt une bonne nouvelle pour les acheteurs potentiels qui peuvent comparer les prix, les appartements et les prestations. Le choix est large. Les sites internet spécialisés proposent des centaines d’appartements à vendre. À ce jeu, les logements avec défauts et surcotés sont marginalisés. Entre les reventes, les invendus et les produits neufs, les prix varient d’un propriétaire à l’autre et d’un étage à l’autre, et l’acheteur a intérêt à en profiter.
Le long de l’ancienne avenue des Français (rue Adnan Hakim), les premiers prix pour des appartements de 161 et 170 m2 commencent à plus d’un million de dollars, soit respectivement à 1 070 000 et 1 088 000 dollars. Mais on parle de la revente d’un 161 m2 à 970 000 dollars. Une autre belle occasion se trouve proche de la petite église anglicane derrière Zaitunay Bay : 280 m2 à 5 000 dollars le m2. Par contre, pour une vue plongeante sur la marina, un propriétaire demande plus de 12 000 dollars le m2 pour un 587 m2 au-delà du 15e étage !
La rue Omar Daouk compte un large panel de superficies. Les petits budgets peuvent acquérir un 230 m2 pour 1 250 000 dollars, tandis que les plus aisés peuvent s’offrir un 855 m2 pour 5,5 millions de dollars. Avec la crise, la valeur d’un premier étage se situe désormais autour de 5 500 dollars le m2 comme le montre un appartement de 340 m2 au 5e étage proposé à deux millions de dollars. Parmi les plus beaux immeubles du centre-ville, 3Beirut offre des prestations haut de gamme avec une salle de sport, une piscine et un lobby avec une hauteur de sept mètres. Les superficies vont de 208 à 1 194 m2. Huit larges appartements de 827 à 889 m2 sont en vente au-delà du 20e étage.
Un nouvel immeuble compte une trentaine d’invendus. Douze appartements de 51 à 170 m2 avec des prix qui varient de 370 000 à 965 000 dollars. Le 4e étage est à 5 500 dollars le m2.
Des logements de 248 m2 sont annoncés rue Chateaubriand, à proximité du centre d’affaires Starco. Les premières disponibilités commencent à 1 785 000 dollars, c’est presque 50 000 dollars de moins qu’en 2017.
À Saifi Village, les prix font le grand écart d’un immeuble à l’autre. À quelques mètres l’un de l’autre, il est possible de trouver un 345 m2 à 4 600 dollars le m2 et un grand appartement de 750 m2 à 4 000 dollars le m2. À l’opposé, un immeuble affiche sa grille à 7 500 dollars le m2. Plus de 72 000 m2 de surfaces résidentielles sont en construction dans cette partie du centre-ville. Mais certains projets sont sur le marché depuis plus de dix ans ! De bonnes affaires peuvent donc être réalisées dans ce quartier agréable et très bien entretenu. Un deux chambres à coucher de 170 m2 avec une belle hauteur sous plafond est annoncé à 900 000 dollars.
Rue Trieste, à proximité du port militaire, les prix varient entre 5 700 à 6 500 dollars le m2. Un léger fléchissement a été observé ces derniers mois.
Dans le secteur du Sérail à côté du musée Mouawad, le projet Vision 1106 propose une gamme de logements d’une à trois chambres à coucher, avec 30 à 33 appartements répartis sur six étages. Les plus petites surfaces commencent à partir de 65 m2, à 355 000 dollars. L’architecture a été confiée au cabinet Batimat et la livraison est prévue fin 2020.