Besoin de courses, mais pas le temps, ou l’envie, de vous déplacer ? Faites-vous livrer en un temps record et à des prix compétitifs. C’est la promesse de la nouvelle application au nom évocateur “noknok” dont le lancement officiel est prévu pour le début de cette année.
Contrairement aux applications de livraison, qui servent d’intermédiaires entre les clients et les distributeurs, la start-up se positionne comme un supermarché virtuel, avec ses propres entrepôts et sa flotte de coursiers.
À l’origine du projet : Rony Shibley, le fondateur de Eddress, une plate-forme créée en 2015 qui offre aux entreprises de livraison une technologie intégrée de gestion de la chaîne logistique, du contrôle de l’entrepôt, en passant par l’expédition et des biens jusqu’à la livraison. « En travaillant avec des entreprises de livraison de biens de consommation, on s’est rendu compte que le taux de livraisons non abouties, retardées ou incomplètes, atteignait presque 50%, explique-t-il. On a alors compris que le seul moyen de réduire ce taux était d’avoir un contrôle entier sur la chaîne. »
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Composée d'une équipe spécialisée dans la grande distribution, la start-up a levé des fonds, il y a un an, auprès de plusieurs entreprises, la plupart spécialisées dans les télécommunications, réunies au sein de la holding “233”. Grâce à cet investissement, dont le montant n’a pas été dévoilé, la start-up a développé une application qui référence actuellement près de 2000 produits, et équipé trois entrepôts à Beyrouth et sa banlieue, assurant des livraisons dans un périmètre de trois kilomètres aux alentours, de 8h à minuit.
De l’écran au pas de la porte, chaque commande suit un parcours entièrement numérisé, assuré par la technologie développée par Eddress. « Grâce à un inventaire en temps réel, nous sommes en mesure de fournir tous les produits proposés sur l’application, tandis que notre proximité avec le client nous permet d’assurer une livraison rapide », explique Fabienne Abou Rizk, directrice générale de noknok.
Quant aux prix, ils seraient plus proches de ceux de la grande distribution que des “dekkénés” de quartiers. « Nous avons des contrats avec plus 80 fournisseurs, ce qui nous permet de bénéficier d’offres que les petits commerces n’ont pas et donc d’être plus compétitifs », assure Fabienne Abou Rizk.
Dans un contexte de dépréciation, de fait, du taux de change livre-dollar, de nombreux supermarchés ont cependant été contraints d’augmenter le prix des produits importés : « Pour l’instant, nous avons maintenu nos prix, notamment grâce à une bonne gestion des opérations financières et commerciales », affirme Fabienne Abou Rizk. Malgré l’assombrissement des perspectives économiques, la start-up garde toutefois le moral.
L’amortissement de l’investissement initial, notamment technologique, étant important, noknok prévoit une rentabilité sur le long terme et table sur le développement d’un marché prometteur. « La livraison est une habitude très ancrée chez les Libanais, mais ses modalités restent encore traditionnelles du côté des biens de consommation, il y a donc une opportunité de développement », explique Fabienne Abou Rizk.