Fort de 20 ans d’expérience dans le milieu de l’hospitalité, dont quinze ans au service de l’équipe de Sky Management pour leurs projets à Beyrouth et au Moyen-Orient, Sélim Ghanem a lancé en 2018 deux projets dans la région de Naccache. « Nous voulions construire un lieu iconique avec un design non orthodoxe. Naccache s’est imposée parce qu’on y a trouvé ce que l’on cherchait : une vue panoramique, un accès facile et un immeuble suffisamment haut », explique le PDG de Standalone. Sur le toit, il a ouvert un restaurant-lounge saisonnier de 450 m2, Spine, pouvant accueillir jusqu’à 300 personnes en été ; et à l’étage en dessous, un restaurant et bar à cocktails Arts, à la décoration inspirée du surréalisme, ouvert le reste de l’année. Montant de l’investissement : plus de deux millions de dollars.
Très vite, l’endroit séduit. « Le premier été, celui de 2018, avait déjà été un succès. En 2019, Spine a affiché complet durant toute la saison estivale. L’établissement a accueilli 50 000 clients entre le 24 avril et le 17 octobre, et multiplié son chiffre d’affaires par deux, grâce notamment à l’afflux de touristes et de Libanais de la diaspora », raconte Sélim Ghanem, en rappelant que Spine avait reçu le prix du meilleur design pour un bar-restaurant décerné par le Restaurant & Bar Design Award 2019 en octobre dernier.
Mais depuis, la situation politique et économique s’est nettement détériorée et l’entreprise doit désormais composer avec une forte baisse de la fréquentation. « C’est tout le secteur de la restauration qui est touché. Les clients n’ont ni l’envie ni les moyens de sortir. Le pouvoir d’achat a reculé de manière significative », déplore-t-il.
Entre la baisse du ticket moyen et celui du taux d’occupation, Arts, qui a pris la relève de Spine, n’ouvre plus que quatre jours par semaine contre six en temps normal, et son chiffre d’affaires a baissé de 30 % par rapport à l’année dernière. Pour l’instant, les salaires des employés n’ont pas été affectés, mais si la situation persiste ceux-ci pourraient être revus à la baisse début 2020.
Dans ce contexte, Standalone se tourne désormais vers l’étranger, et cherche à développer ses deux enseignes Spine et Arts sous forme de franchises. « Nous sommes en négociation pour nous développer à l’étranger. Il y a un appétit certain des entrepreneurs dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. L’Arabie saoudite est en haut de notre liste, car le secteur de l’hospitalité y est en pleine évolution et ils sont à la recherche de concepts forts », affirme Sélim Ghanem, qui envisage aussi d’autres marchés, y compris en Europe.