La crise n’épargne pas les start-up. C’est pour faire face aux difficultés financières croissantes auxquelles sont confrontées les jeunes pousses libanaises que la plate-forme Yallafund a été créée. « Tout l’écosystème est touché », confirme Carlos Kekwa, un des entrepreneurs derrière l’initiative. À commencer par la start-up qu’il a cofondée, Clickfix, une application qui permet de réserver en ligne les services de techniciens, et dont le lancement a dû être retardé en raison de la situation économique. « On n’arrivait même plus à payer les salaires », explique-t-il.
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L’équipe, composée d’une petite dizaine de personnes, décide alors de se consacrer au lancement d’une plate-forme de financement participatif sous forme de dons destinée aux start-up en difficulté. « Le but est, grâce à l’argent collecté, de pouvoir couvrir une partie des coûts fixes des entreprises et, notamment, les salaires des employés. La demande de dons s’adresse surtout à la diaspora libanaise », ajoute Carlos Kekwa. Du côté des start-up, les conditions pour postuler sont strictement définies : « Il faut que l’entreprise soit effectivement en déficit, qu’elle soit active depuis au moins un an et qu’elle possède ses comptes bancaires au Liban », précise l’entrepreneur. L’argent collecté est ensuite déposé sur le compte bancaire de Yallafund en Europe afin de contourner les restrictions bancaires. Une fois la somme visée atteinte, elle est transférée sur le compte bancaire de l’entreprise au Liban. Selon l’entrepreneur, « le montant est alors considéré comme du “fresh money”, ce qui permet aux start-up de l’utiliser librement ».
À terme, la plate-forme pourrait élargir ses services en donnant, par exemple, la possibilité aux internautes d’investir dans les start-up en échange d’actions, « mais c’est une autre discussion, l’urgence aujourd’hui c’est de sauver des emplois et de limiter la fuite des cerveaux », dit Carlos Kekwa.