La start-up libanaise Ashghali qui connecte les travailleurs indépendants avec des employeurs potentiels vient de réaliser une levée de fonds d’un montant non dévoilé auprès de l’incubateur germano-libanais, MGM Incubator.
La plate-forme, disponible sur iOS et Android, met en relation des free-lances (graphistes, photographes, développeurs, DJ ou encore coachs sportifs) avec des entreprises et particuliers en quête de prestations services. L’application propose une interface pour les demandeurs d’emploi, et une autre pour les recruteurs leur permettant de consulter des profils correspondant à leurs besoins. L’utilisateur peut ensuite choisir le prestataire de son choix en s’aidant notamment des avis laissés par d’autres clients. L’application compte aujourd’hui plus de 5 000 utilisateurs.
Ashghali, c’est l’histoire du projet de fin d’études de deux étudiants en ingénierie à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), Marc Ibrahim et Joseph Hajjar, qui cherchent un moyen d’aider les jeunes travailleurs indépendants. « Dans un contexte de chômage massif, beaucoup de jeunes Libanais se tournent vers le travail en free-lance », remarque Marc Ibrahim. « Nous sommes persuadés que la “gig economy” (l’économie des petits boulots, NDLR) est une solution aux problèmes du marché de l’emploi, surtout dans le contexte de crise que nous traversons », ajoute-t-il.
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En avril 2019, les deux camarades remportent la compétition destinée aux projets de fin d’études organisée par la faculté Maroun Semaan d’ingénierie et d’architecture de l’AUB. L’occasion d’empocher une somme de 5 000 dollars, mais surtout de se faire remarquer par MGM Incubator, un réseau d’investisseurs libanais et allemands. « L’idée nous a tout de suite plu, commente Ayman Chehadé, directeur du MGM. Ashghali est la première start-up dans laquelle nous avons voulu investir. »
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L’accord vient d’être conclu. La start-up libanaise va s’installer d’ici à mai en Allemagne, dans le Centre d’innovation de la ville de Hamm, partenaire de l’incubateur. Mais le duo ne laisse pas pour autant tomber le Liban et a pour projet d’y continuer ses activités de manière bénévole : « Au Liban l’objectif n’est pas de générer du profit, mais de soulager la crise : miser sur l’emploi est essentiel pour en sortir », conclut l’entrepreneur.