Quel ministre au sein du gouvernement actuel possède le plus de connexions avec le monde des affaires ? Qui détient le plus grand nombre d’entreprises au Liban ? Quelle est la nationalité la plus représentée parmi les hommes d’affaires étrangers ? Autant de questions auxquelles le site “Shinmimlam” » (initiales de “Société anonyme libanaise” en arabe) lancé le 25 mars dernier pourrait facilement répondre.
L’outil de recherche, premier dans son genre au Liban, offre un accès simplifié et synthétique aux données du registre commercial libanais, en proposant, par année et région, une représentation visuelle des liens entre entreprises, businessmen et figures publiques. « Nous voulions faciliter la recherche et le filtrage des données grâce à une interface moderne et facile à utiliser », explique le collectif sous couvert d’anonymat, qui se présente comme un groupe de développeurs bénévoles ayant à cœur de promouvoir la transparence de l’information.
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Si la loi libanaise contraint bien à la publicité des informations du registre commercial, qui sont consultables sur le site officiel dédié, ces dernières sont difficilement lisibles :« Toute recherche sur le registre relève presque de l’impossible », pointe le collectif. Faciliter l’accès à ces informations, c’est la prouesse technique de l’équipe de développeurs de “Shinmimlam” qui souligne la complexité de cette tâche « étant donné la densité et l’aridité des données initiales ».
Pour le collectif, remédier à l’opacité des données, ce mal libanais chronique, est un enjeu majeur : « Assurer l’accès aux données publiques participe à la responsabilisation politique, elle est au cœur du processus démocratique », affirme celui qui se dit inspiré par Wikileaks. Cette conscience autour de la transparence de l’information est devenue, dans le sillage du 17 octobre, de plus en plus aiguë chez les Libanais. Preuve en est, le nombre de recherches enregistré par le site a atteint plus de 50 000 depuis son lancement.
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Mais si l’information est là, le travail d’investigation est encore à faire : « Nous mettons à disposition les données, c’est au public d’en tirer les conclusions… Ce qui est intéressant, c’est que si on y regarde bien, tout le monde est plus ou moins impliqué », précise-t-il.
D’autres tendances devraient être mises en évidence grâce à de nouvelles fonctionnalités de représentation des données que l’équipe compte développer prochainement. Avis aux lanceurs d’alerte.