L’avenir sera sans contact et sans espèces. Et au Liban, ça commence par les parkings grâce à la start-up Soffa, qui s’est donné pour mission de numériser leur accès. Fini le petit billet de stationnement : grâce à l’application disponible sur Android et App Store, tout se fait en ligne. L’utilisateur enregistre ses coordonnées bancaires et sa plaque d’immatriculation sur la plate-forme et lorsqu’il accède au parking, sa plaque est identifiée par la caméra intelligente développée par Soffa, et les barrières se lèvent automatiquement. À la sortie, le client est débité en fonction du temps de stationnement. Pour ses fondateurs, la solution présente de nombreux avantages : « D’un point de vue environnemental, la dématérialisation du ticket permet de réduire les déchets ; à l’heure du coronavirus, cela permet aussi d’éviter la manipulation d’argent liquide, dans la lignée des recommandations sanitaires. Enfin, pour le client, c’est un gain de temps indéniable », explique Natacha Cordahi, une des fondateurs.
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Derrière l’initiative, cinq amis venant d’horizons professionnels variés. « L’idée a commencé à mûrir en juillet 2017 : on voulait moderniser l’expérience de stationnement », poursuit-elle. Pour développer le système de reconnaissance des plaques minéralogiques, ils font appel aux services d’une start-up d'analyse vidéo intelligente fondée par deux développeurs libanais. « Nous recherchions une technologie libanaise », souligne son partenaire Steve Maroun. L’entente est immédiate, et les deux entrepreneurs rejoindront Soffa en tant que membres fondateurs.
En décembre 2019, la start-up, qui a finalisé son produit sur fonds propres, lance un projet pilote à l’ABC Achrafié. L’expérience est un succès. Soffa est aujourd’hui disponible dans les trois centres commerciaux de l’ABC, et ne compte pas s’arrêter là. « On est en discussion avec d’autres centres et un parking. » La start-up, qui emploie aujourd’hui 12 personnes, a enregistré plus de 25 000 inscriptions ainsi que 1 500 utilisations quotidiennes.
Les centres commerciaux, eux, ont tout à y gagner. « On s’occupe de tout, du déploiement des caméras à l’installation des systèmes de support, jusqu’à la mise en œuvre », explique-t-il. C’est en effet le client qui paye les services de Soffa, qui prélève une commission de 10 % du prix initial du parking. À part les centres commerciaux, la start-up cible les hôpitaux et les universités, avec « l’objectif à terme de numériser tous les espaces stationnement au Liban ».
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Au-delà du Liban, Soffa veut aussi se développer à l’international, à commencer par les pays du Golfe. « Nous avons des pistes en Arabie saoudite et à Dubaï, où nous n’avons pas de concurrents », affirme Leila Daher, également cofondatrice.
Enfin, au niveau de la protection des données personnelles, sujet qui pourrait en refroidir certains, l’équipe rassure : « Nous respectons le règlement général sur la protection des données – RGPD – (les normes européennes en matière de protection des données, NDLR). »