Pour la première fois, le Liban ne figure plus dans le top 5 du classement de la plate-forme de recherche régionale MAGNiTT, aussi bien en matière de nombre de transactions que de valeur. Un déclassement inédit.
C’est un tableau alarmant de l’écosystème des startups libanaises que dresse le rapport semestriel de MAGNiTT, une plate-forme de recherche spécialisée dans les start-up de du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Le rapport, publié lundi 6 juillet, analyse l’impact de la COVID-19 sur les investissements dans l’écosystème de 17 localités de la région.
Avec sept investissements seulement conclus au cours du premier semestre 2020, contre 32 au premier semestre 2019, soit une baisse de 78%, le Liban se place 7ème dans le classement régional. C’est trois places de perdu par rapport à 2019.
Même constat quant à la valeur des investissements réalisés : leur montant total est passé de 21 millions au cours du premier semestre de 2019 à 7 millions de dollars ce semestre. Une baisse de 67%, qui fait perdre 3 places au Liban, désormais 8ème de la région.
Pour la première fois, le Liban ne figure plus dans le top 5 du classement de MAGNiTT, aussi bien en matière de nombre de transactions que de valeur. Un déclassement inédit, qui confirme directement l’ampleur de l’impact de la crise économique sur les startups, et semble sonner la fin de la circulaire 331 de la BDL, qui avait permis à l’écosystème de se développer ces six dernières années.
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Si le Liban s’enfonce, la situation régionale contraste, elle, par sa résilience, malgré l’épidémie de la COVID-19. Avec 659 millions de dollars investis, l’écosystème bénéficie d’une hausse de 35% des financements par rapport au premier semestre de 2019. Le nombre de transactions accuse, lui, une baisse de 8%, traduisant une préférence pour des investissements à des stages de développement plus tardifs, considérés comme plus sûrs dans un contexte économique incertain.
Les Émirats arabes unis restent le pays le plus dynamique de la région, avec 59% du montant total investi, concentré dans trois grosses levées de fonds, tandis que l’Égypte confirme sa place d’écosystème florissant, en totalisant 25% du nombre de transactions. Si les chiffres régionaux sont encourageants, le rapport n’exclut pas un impact décalé de la crise sanitaire dans les prochains mois : une levée de fonds dans la région prenant entre 9 et 12 mois, la plupart des investissements ont été conclue avant la crise sanitaire.