Avec plus de 30 millions de clients revendiqués, l’application de voitures à la demande Bolt s’attaque au marché libanais.
Fondée à Tallinn en 2013, la start-up estonienne opère déjà dans 35 pays. Elle a atterri à Beyrouth le 7 juillet, armée « d’une centaine de conducteurs potentiels », selon son communiqué de presse. Face à la chute du pouvoir d’achat des Libanais, le porte-parole de la firme estonienne promet « des courses à prix compétitifs ».
Les passagers pourront payer au taux de change officiel (1 515 livres libanaises pour un dollar). Et la facture sera « 20 % moins élevée que chez nos concurrents », affirme l’entreprise.
Lire aussi : Uber rachète Careem pour 3,1 milliards de dollars
Pour les taxis et les services – les “plaques rouges” seules habilitées à conduire des passagers contre rétribution au Liban –, c’est une opportunité dans un marché durement frappé par la crise économique et sanitaire : la société s’engage en effet à exonérer les chauffeurs sur les six premiers mois d’activité de la commission, avec laquelle Bolt se rémunère normalement. « Nous pourrions même étendre ce mécanisme à douze mois, suivant le succès rencontré », note le porte-parole.
La commission, dont Bolt refuse de communiquer le montant, sera ensuite progressivement augmentée. Du côté de la concurrence, Uber encaisse 20 à 25 % du prix de la course.
Lire aussi : Uber peut-il bouleverser le marché des taxis libanais ?
L’application souhaite se positionner en outsider face au monopole Uber-Careem, deux entreprises de taxis à la demande qui ont fusionné (en maintenant leurs marques respectives) en mars 2019. Si l’entreprise n’a pas souhaité communiquer ses prévisions pour la première année d’activité, son porte-parole affirme que les regards sont rivés sur le long terme : Bolt opère à Bagdad ainsi que dans deux villes d’Arabie saoudite, Jazan et Riyad, mais sa présence au Moyen-Orient reste encore timide. « Le Liban doit nous servir à nous étendre aux pays voisins », souligne-t-il.
Le marché des voitures à la demande est prometteur au niveau mondial. Selon une recherche conduite par Vivocabs, il doit atteindre près de 319 milliards de dollars en 2023.