La start-up libanaise, Synkers, une plate-forme de tutorat en ligne basée au Beirut Digital District, avec des antennes à Dubaï et Abou Dhabi, vient de lever 1,8 million de dollars en présérie A. Parmi les investisseurs, les “business angels” saoudiennes Lama et Dalia al-Sulaiman, le fonds d’investissement et incubateur 500 Startups, les libanais Phoenician Funds et ISME Kafalat, Mulcan Investment, la communauté de business angels libanais Seeders, et les fonds internationaux Crescent Capital et Dubai Angel Investors. Les fonds, négociés avant la crise libanaise, proviennent d’un mélange de financements internationaux et locaux, dont une partie a été mobilisée à travers le dispositif de la circulaire 331 de la Banque du Liban.
Lancée en 2016 par Zeina Sultani et les sœurs Audrey et Sibylle Nakad, la start-up met en relation tuteurs privés et apprenants de tous niveaux, allant de l’école à la formation professionnelle. Les tuteurs, sélectionnés et certifiés par la plate-forme, fixent eux-mêmes leurs tarifs et reversent 20 % de leurs revenus mensuels à Synkers.
Passée par l’incubateur Seed en 2016, la jeune pousse a réalisé une première levée de fonds en 2017 auprès de Phoenician Funds, et compte aujourd’hui 12 employés, un millier d’enseignants et plus de 60 000 apprenants, la moitié au Liban et l’autre aux Émirats arabes unis. Cette nouvelle injection de capitaux doit lui permettre d’améliorer son produit, de développer sa présence sur les marchés existants et de se lancer en Arabie saoudite. Objectif : cibler 200 000 étudiants dans la région d’ici à un an.
En pleine épidémie de Covid-19 et crise économique au Liban, Synkers voit dans les défis posés par l’enseignement à distance et la dévaluation de la livre une opportunité. « Nous avons développé une plate-forme de cours en ligne qui permet aux enseignants libanais de proposer leurs services dans le monde entier. C’est particulièrement intéressant pour les Libanais dans le contexte actuel de dépréciation de la monnaie », explique Audrey Nakad.
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Si la fondatrice mise sur les talents locaux, l’incertitude politique et économique rend néanmoins difficile la projection à long terme dans le pays. « Il est plus facile pour nous de s’exporter en tant que fournisseur de services, mais la question du risque-pays, surtout pour une start-up, devient de plus en plus pressante », explique-t-elle.