La startup libanaise Anghami, la première plate-forme de streaming musical de la région déménage à Abu Dhabi au sein du Hub71, le centre technologique international de l’émirat, pour y établir son siège international et un centre de recherche et de développement.
Cette nouvelle étape s’inscrit dans le cadre d’un financement du Abu Dhabi Investment Office (ADIO), le centre gouvernemental qui soutient les investissements dans l’émirat.
« Abu Dhabi partage notre vision sur le rôle central de la R&D, et l’importance d’investir dans les ressources humaines pour innover. S’implanter dans l’émirat est une opportunité pour développer notre expertise technologique, ce que nous n’aurions pas pu faire au Liban », explique Elie Habib, CEO et co-fondateur de la startup.
Depuis sa création en 2012, l’entreprise était basée à Beyrouth, avec des antennes au Caire et à Riad, mais, le marché libanais a représenté moins de 1 % de son chiffre d’affaires en 2020.
« Nous avions déjà des interrogations avant la crise quant à notre capacité de croître au Liban, mais avec la crise bancaire, il est devenu impossible pour n’importe quelle entreprise de pouvoir lever des fonds et de se développer », regrette le co-fondateur.
Lire aussi : Dans les services, le défi de la rétention des talents
Elie Habib insiste cependant : « Anghami ne quittera jamais le Liban ». Les bureaux beyrouthins accueilleront désormais une équipe resserrée dédiée uniquement au marketing et à la création de contenu, tandis que le siège principal d’Abu Dhabi a pour vocation de devenir le pôle technologique de la jeune pousse.
La transition devrait se faire dès la fin du mois : 50 employés du siège de Beyrouth, qui en compte 105, devrait être transférés dans l’émirat. « Et ce n’est que le début », précise Elie Habib, qui prévoir un agrandissement de l’équipe d’Abu Dhabi bien plus conséquent d’ici six mois, dans le cadre d’une nouvelle levée de fonds.
« Nous resterons une compagnie libanaise où que nous soyons, ajoute-t-il. Cette relocalisation partielle va nous permettre de continuer à embaucher des Libanais. Près de 90 % de notre équipe est libanaise et les recrutements se poursuivront à Beyrouth, y compris pour nos autres bureaux ».