Doc Clik, une start-up canadienne de prise de rendez-vous médicaux, offre la possibilité pour les praticiens libanais de soigner des patients au Canada.
La diaspora n’en finit pas de lancer des initiatives pour aider le Liban. La démarche vient cette fois d’une start-up basée au Canada, Doc clik, qui connecte patient et praticien. Lancée en mars dernier, cette version canadienne de doctolib, qui réunit déjà plus de 200 professionnels de la santé, vient de développer la fonctionnalité de téléconsultation, dont la popularité a explosé avec la pandémie de coronavirus.
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L’histoire aurait pu rester s’arrêter aux frontières du Canada, mais c’était sans compter le sang libanais de la jeune pousse. «Trois des cinq membres fondateurs sont d’origine libanaise, explique Roméo Antoun, directeur et un des cofondateurs de la start-up. Nous ne supportions plus d’assister de loin à l’effondrement économique de notre pays».
L’entrepreneur, dentiste de formation, s’inquiète particulièrement de l’exode de professionnels de santé hors du Liban. «C’est une perte énorme pour le pays. J’ai moi-même étudié au Liban, et je sais d’expérience que la qualité de la formation et des soins dépasse celle imposée par les standards internationaux», regrette-il.
L’équipe a donc décidé d’étendre gratuitement les services de la plateforme aux médecins du Liban. Objectif : permettre aux blouses blanches libanaises de proposer leurs services à distance à des patients au Canada, en étant rémunérées en fresh dollars.
L’initiative compte tout d’abord sur la solidarité de la diaspora libanaise du Canada. «Les téléconsultations faites avec un praticien canadien sont remboursés, ce qui n’est pas le cas avec un professionnel étranger. C’est donc un appel à l’entraide que nous lançons à la diaspora du Canada, et nous savons qu’ils sont nombreux à vouloir y répondre pour aider les médecins de leur pays d’origine», explique Roméo Antoun.
Mais les patients aussi pourraient y trouver leur compte. Doc clik table en effet sur la compétitivité et la réputation de certaines spécialités au Liban. «Il est très fréquent que des membres de la diaspora libanaise choisissent de réaliser des soins au Liban plutôt que dans leur pays de résidence, c’est notamment le cas de la chirurgie esthétique et des implants dentaires, dont la qualité de la prestation est reconnue. La plateforme pourrait servir dans ce cas de mise en contact entre patients et professionnels et permettre une pré-consultation en ligne avant une visite en été par exemple», poursuit Roméo Antoun. Le concept commence déjà à séduire : la start-up, qui vient d’ouvrir les pré-inscriptions pour les professionnels au Liban, a déjà reçu plus d’une cinquantaine de demandes de patients au Canada.
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