Face à l’incertitude qui prévaut au Liban, Murex, l’éditeur de logiciels français qui compte un important bureau à Beyrouth, va ouvrir une antenne à Nicosie. «Chypre est pensé pour être un satellite de notre bureau beyrouthin», explique son PDG et cofondateur, Salim Eddé (également actionnaire à titre personnel de la Société générale de presse et d'édition, qui détient majoritairement Le Commerce du Levant). Une équipe libanaise, composée d’environ 90 salariés, fera des allers-retours sur l’île pour aider au démarrage.
«Beyrouth est l’un de nos deux bureaux stratégiques avec celui de Paris. Les quelque 670 ingénieurs et employés au Liban réalisent une partie des développements de la plateforme et assurent le suivi des clients de la région. Si Internet venait à être coupé au Liban, c’est la survie de Murex qui serait en jeu. L’entreprise ne pouvait pas prendre ce risque», ajoute-t-il.
La direction de Murex a donc cherché une solution de repli alors que son modèle d’exportateur de services – 99% de ses clients se situent à l’étranger, notamment dans les pays occidentaux – lui permet de s’installer là où il l’entend. «La survie de l’entreprise ne peut pas dépendre de l’avenir d’un pays. Mais celui qui me fera quitter le Liban n’est pas né», martèle-t-il.
«Pour nous, c’est un investissement qui n’a de raison d’être que tant que l’instabilité prévaut dans le pays».
Classé troisième dans le palmarès des éditeurs de logiciels français Truffle 100, avec un chiffre d'affaires annoncé de 569 millions d'euros en 2020, Murex compte 18 antennes dans le monde, et 2300 salariés. La société a été fondée en 1986 à Paris où elle emploie 950 personnes. Le bureau de Beyrouth a ouvert en 1995, mais il a pris de l’importance à partir de 2003 lorsque l’entreprise a décidé d’en faire l’un de ses principaux centres de développement.