Où acheter en 2012
Raja Makarem, PDG de Ramco Real Estate Advisers, agence immobilière et société de conseil, constate la stagnation du marché. Dans un contexte politique et sécuritaire fragile, il ne fallait pas s’attendre à mieux, selon lui.
De nombreux indicateurs (nombre de ventes, valeur des transactions, nombre de permis de construire) sont à la baisse depuis plusieurs mois. Le marché immobilier est-il en crise ?
Les ventes d’appartements ont sensiblement ralenti et le marché est calme, mais il n’est pas à l’arrêt. Il n’y a aucune panique à avoir. Le marché fait une pause après plusieurs années d’euphorie. Il a été en surchauffe de 2005 à 2009. Depuis 2010, il s’est assagi. Tant mieux !
Peut-on parler de phase de transition ?
Le marché traverse un cycle. Toutefois, cette transition se déroule dans un contexte politique délicat au Liban et en Syrie. Cette situation affecte l’appétit des clients. Leurs inquiétudes sont légitimes. Tant que l’horizon sécuritaire local et régional restera flou, les gens auront tendance à retarder leur décision d’achat. Néanmoins, la demande pour de nouveaux appartements existe. Les acheteurs potentiels continuent de se renseigner à l’affût de bonnes opportunités. Les prix sont scrutés avec attention.
Si le marché se stabilise, est-ce que cela se traduit par un statu quo des prix ?
Globalement, les prix sont stables par rapport à 2011. Toutefois, il y a toujours des exceptions d’un quartier à l’autre. Cela dépend aussi de la stratégie du promoteur. Certains faisant fi de la situation ont augmenté leur prix alors que d’autres ont réajusté leur grille à la baisse afin de relancer la demande.
Ces baisses sont-elles minoritaires ?
Officiellement, les baisses ne sont pas très nombreuses. Il est rare de voir un promoteur crier sur tous les toits qu’il réduit ses prix. Mais dès que les négociations sont sérieuses, le prix affiché ne tient plus.
Est-ce que la période est propice aux bonnes affaires ?
Tout le monde rêve d’avoir un bon prix. Mais les miracles sont rares. Toutefois, obtenir un prix juste et cohérent est déjà une bonne affaire. Dernièrement, un appartement au centre-ville au 2e étage d’un nouvel immeuble de Mina el-Hosn a été vendu à 5 400 dollars le m2. J’estime que l’acheteur comme le vendeur ont fait une bonne affaire. Certains vont dire que le vendeur a bradé son bien. C’est faux, à quoi cela sert de demander 6 500 ou 7 000 dollars le m2 quand il n’y a aucun client pour payer ce prix aujourd’hui ?
Quelles sont les nouvelles tendances du marché ?
La réduction des surfaces se confirme d’année en année. De plus en plus de promoteurs proposent des appartements de deux à trois chambres à coucher de 120 à 175 m2. De plus, plusieurs projets offrent aujourd’hui des studios de 75 à 90 m2. La nouveauté est que ce type de produits soit disponible dans des quartiers comme Sursock. Qui l’aurait cru il y a seulement cinq ans ?