Un article du Dossier
Le photovoltaïque, un marché promis à un avenir radieux
Une multitude d’acteurs se partagent le marché de l’installation de panneaux photovoltaïques au Liban. Portraits.
Ecosys se positionne sur les grands projets
Ecosys est une filiale du groupe de technologie ITG, spécialisée dans les énergies renouvelables et fondée en 2008. Selon son directeur, Georges Geha, l’activité de la société connaît une croissance d’environ 30 % par an. Elle propose surtout des systèmes connectés au réseau (“on grid”) et a fait des grands projets sa marque de fabrique. Outre le siège du groupe Holcom, situé sur la corniche du fleuve, équipé d’une capacité de 150 kW, Ecosys a installé une capacité de 0,45 MWc sur les toits de l’ABC pour un montant de 500 000 dollars. Elle vient aussi de remporter l’appel d’offres lancé par les installations pétrolières de Zahrani pour un montant de 1,4 million de dollars (pour 1,1 MWc). Ce n’est pas à sa première expérience avec l’État. Ecosys a mené plusieurs projets financés par le Pnud en 2010 et 2011 et installé des antennes solaires “off grid” pour le compte de l’opérateur mobile Alfa dans les régions rurales. Elle a également participé, sans succès, à l’appel d’offres pour la première phase du projet BRSS et est candidate au deuxième appel d’offres prévu dans quelques mois. « Nous avons entrepris quelques projets résidentiels, mais notre vocation première concerne sans doute les grands projets, souligne Georges Geha. Ce type de projets nécessite des compétences techniques supérieures, ce qui nous permet d’exploiter nos valeurs ajoutées, nos ressources et notre savoir-faire. Par ailleurs, les grands projets nous permettent de réaliser des économies d’échelle au niveau des coûts de logistique et d’installation. » Parmi les projets techniquement complexes, celui de la tour 20/30 en cours de construction à Achrafié : les panneaux sont posés verticalement pour constituer une partie de la façade. « C’est extrêmement rare dans le monde et très audacieux », explique Georges Geha. La division emploie une dizaine de personnes, mais a souvent recours à la sous-traitance. « Une trentaine de personnes ont travaillé sur le chantier de l’ABC, qui a été réalisé en un temps record de quatre mois. Aujourd’hui, nous en avons 25 sur le chantier de la tour. » « Ecosys a également des projets potentiels en Syrie et en Jordanie, et nous sommes en discussion pour un contrat en Afrique », ajoute-t-il.
Phoenix Energy développe une centrale en Égypte
Phoenix Energy s’est surtout fait connaître par l’installation de panneaux photovoltaïques sur le fleuve de Beyrouth. Mais comme les autres sociétés du groupe Indevco dont elle relève, la société Phoenix ne vise pas que le marché local. « Nous avons récemment signé un contrat avec le gouvernement égyptien pour la construction d’une usine de production d’électricité à partir de panneaux solaires photovoltaïques d’une puissance de 50 mégawatts. Nous avons beaucoup d’ambitions dans les pays arabes », affirme son directeur commercial Ibrahim Baz. Au Liban, le plus gros contrat remporté à ce jour est celui du Beirut River Solar Snake (BRSS), réalisé en partenariat avec la société Asaco, pour le compte du ministère de l’Énergie et de l’Eau. Attribué en 2013, il portait sur l’installation de panneaux photovoltaïques d’une capacité de 1,08 MWc sur le fleuve de Beyrouth. Coût de l’opération : 3,1 millions de dollars, dont 1,2 million pour la structure en béton et le châssis d’acier. « Les marges étaient relativement faibles, mais ce projet nous a donné beaucoup de visibilité sur le marché », se félicite Ibrahim Baz.
Le photovoltaïque est l’une des activités de Phoenix qui comprend trois branches : machinerie, technologie et énergie. « Phoenix Energy a débuté en 2008 avec les chauffe-eau solaires, en partenariat avec un fournisseur hollandais Solior, racheté en 2012 pour localiser l’assemblage au Liban. » L’activité a ensuite été étendue aux chaudières à biomasse, à l’éclairage basse consommation LED, aux maisonnettes en bois eco-friendly, à la transformation de déchets en énergie (National Advanced Formula for the Transformation of Trash into Electricity – Naftee) et bien entendu au photovoltaïque. Les effectifs de la société sont passés de deux employés en 2008 à environ 25 aujourd’hui. Car les projets se sont multipliés dans le secteur privé. « Nous étions parmi les premiers au Liban à proposer le modèle hybride. Mais pour un ménage, l’investissement reste important dans le contexte économique actuel. Le segment industriel est en revanche très dynamique. L’argument écologique est devenu très important pour lui. » La maison mère, Indevco, est logiquement l’un des premiers clients industriels : son siège a été équipé d’une capacité de production de 25 kWc. « Nous signons de plus en plus de grands projets, à l’instar d’un contrat avec un industriel pour un projet de 650 kWc. » Phoenix Energy a également doté le site de la basilique de Harissa d’une capacité de 95,6 kWc. En 2014, le chiffre d’affaires de Phoenix Energy a augmenté de 300 %, dont 200 % pour le photovoltaïque (sans compter le BRSS).
Matta Energies fait ses premiers pas dans le solaire
Matta Energies se définit comme la « combinaison de deux expertises » : celle de Matta & Associés SAL, une entreprise de construction au chiffre d’affaires annuel de 80 millions de dollars, et celle de Paul Bazzaz, ingénieur électrique expérimenté dans le domaine des énergies renouvelables. « Après avoir créé une société dans les énergies renouvelables en France en 2008, je suis rentré au Liban il y a peu de temps et nous avons créé au sein du groupe Matta une division spécialisée dans le même domaine, dit-il. Le marché libanais est très prometteur. Les chauffe-eau solaires se développent déjà bien et le potentiel du photovoltaïque est encore plus important. Avec la forte baisse des prix des installations observée depuis 2008, le photovoltaïque est aujourd’hui un investissement intéressant, malgré un cours du pétrole au plus bas. Mais lorsque cette période de contraction économique mondiale touchera à sa fin, le brut repartira à la hausse et le marché du solaire connaîtra alors un véritable boom. » La société propose essentiellement des installations autonomes ou semi-autonomes et cible une clientèle variée : villas, appartements, bureaux, écoles, centres commerciaux, usines, etc. « Nous proposons différentes gammes de produits, du haut de gamme mais aussi des produits à petits budgets. » Matta Energies a l’avantage de pouvoir puiser dans le portefeuille de clientèle du groupe et de bénéficier de sa réputation sur le marché. Pour l’instant, elle se focalise sur le photovoltaïque, mais prévoit aussi d’élargir son activité à d’autres activités “vertes” comme la biomasse, l’éolien, la géothermie et les pompes à chaleur. La société voudrait également profiter de la présence du groupe Matta sur certains marchés régionaux pour exporter ses services.
Solarnet, du chauffe-eau solaire au photovoltaïque
Solarnet opère sur le marché libanais depuis 2002. La société fondée par Jean-Paul Sfeir compte un département électromécanique et un autre consacré aux énergies renouvelables. Cette branche d’activité emploie la moitié de ses 50 salariés et génère 1,5 million de dollars par an. « À l’origine nous installions surtout des chauffe-eau solaires, raconte Jean-Paul Sfeir. Mais avec une croissance de 20 à 25 % par an depuis 2012, le chiffre d’affaires du photovoltaïque a vite dépassé celui des chauffe-eau pour représenter près de 60 % de l’activité. » À part quelques projets connectés au réseau, comme celui de l’école Saint-Charles, Solarnet propose surtout des systèmes individuels ou hybrides destinés aux particuliers. « J’ai capitalisé sur mon expérience sur le segment des particuliers et ma base de clientèle pour les chauffe-eau solaires. Puis le bouche-à-oreille a bien fonctionné. » Depuis septembre, Solarnet reçoit de plus en plus de demandes de la part de clients souhaitant bénéficier d’un financement subventionné à travers le programme NEEREA. « Ce schéma est très alléchant pour les particuliers, car il leur permet de se passer d’un générateur, avec des traites mensuelles pour le financement du système photovoltaïque moins chères que l’abonnement au générateur. » En moyenne, Solarnet installe un système photovoltaïque par mois et s’est fixé comme objectif de quintupler ce volume en 2016. « Le potentiel sur le segment résidentiel est très important. Si l’on considère qu’il y a 500 000 foyers au Liban, cela représente un marché potentiel de cinq milliards de dollars sur 20 ans », calcule Jean-Paul Sfeir. Mais comme tous ses concurrents, Solarnet est aussi à l’affût d’opportunités à l’étranger. « Je suis particulièrement intéressé par la Syrie, car le pays souffre d’une pénurie d’électricité qui rend le solaire très attractif. » Solarnet met également son expérience au service de l’éclairage public, en fournissant des réverbères solaires aux municipalités. « Pour le moment, l’État privilégie les modèles “stand alone”, avec un panneau et une batterie pour chaque réverbère. L’inconvénient de ce système tient à la nécessité de remplacer les batteries tous les cinq ans. Un travail fastidieux lorsqu’il doit se faire pour chaque réverbère. L’alternative est d’installer des stations centrales pour alimenter toute une chaîne de réverbères. »
Yelloblue propose des solutions intégrées au bâtiment
Alors que sa famille a une entreprise dans le textile, Antoine Kaldany a choisi de se spécialiser dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique en fondant Yelloblue en 2012. « J’ai choisi un secteur d’avenir qui me concerne aussi en tant que citoyen », explique-t-il. La société réalise 50 % de son chiffre d’affaires à travers ses activités de conseil en efficacité énergétique et d’accompagnement environnemental, ce qu’on appelle des projets de “green building”. Le reste provient de l’ingénierie, l’achat et l’équipement d’installations solaires thermiques et photovoltaïques. « Notre activité dans le solaire est dominée par les installations thermiques. Nous avons notamment livré le plus grand système d’eau chaude solaire au Liban, dans les dortoirs de l’université NDU qui comprennent 450 chambres. »
Le photovoltaïque n’a représenté l’année dernière que 15 % du chiffre d’affaires total de la société. « Mais ce segment est en pleine croissance. Les revenus du photovoltaïque devraient doubler en 2015. » Trois ans après sa création, Yelloblue qui compte douze employés fixes devrait commencer à dégager des bénéfices à partir de cette année. Son activité a été portée jusque-là par la demande des institutions éducatives : les écoles et les universités représentant 80 % de sa clientèle. Mais à terme, Antoine Kaldany mise également sur le secteur résidentiel « puisqu’il représente près de 40 % de la consommation électrique ». Outre les systèmes hybrides pour les particuliers, Yelloblue propose des solutions photovoltaïques intégrées au bâtiment (Building Integrated Photovoltaic – BIPV), en tant que représentant au Liban de la compagnie internationale ONYX Solar. Cette technologie permet d’installer des matériaux photovoltaïques à la place des matériaux conventionnels sur l’extérieur des bâtiments, tels que les toits, les fenêtres ou les façades. « Ces matériaux sont moins efficaces que des panneaux traditionnels, mais ils ont l’avantage de pouvoir être installés sur les façades des immeubles et donc de contourner le manque d’espace de toiture en ville », explique Antoine Kaldany. Selon lui, le BIPV a du potentiel au Liban, mais aussi dans la région, notamment en Arabie saoudite. « Notre objectif est de bâtir notre savoir-faire sur le marché local pour ensuite pouvoir le décliner à l’étranger. »
Ecosys est une filiale du groupe de technologie ITG, spécialisée dans les énergies renouvelables et fondée en 2008. Selon son directeur, Georges Geha, l’activité de la société connaît une croissance d’environ 30 % par an. Elle propose surtout des systèmes connectés au réseau (“on grid”) et a fait des grands projets sa marque de fabrique. Outre le siège du groupe Holcom, situé sur la corniche du fleuve, équipé d’une capacité de 150 kW, Ecosys a installé une capacité de 0,45 MWc sur les toits de l’ABC pour un montant de 500 000 dollars. Elle vient aussi de remporter l’appel d’offres lancé par les installations pétrolières de Zahrani pour un montant de 1,4 million de dollars (pour 1,1 MWc). Ce n’est pas à sa première expérience avec l’État. Ecosys a mené plusieurs projets financés par le Pnud en 2010 et 2011 et installé des antennes solaires “off grid” pour le compte de l’opérateur mobile Alfa dans les régions rurales. Elle a également participé, sans succès, à l’appel d’offres pour la première phase du projet BRSS et est candidate au deuxième appel d’offres prévu dans quelques mois. « Nous avons entrepris quelques projets résidentiels, mais notre vocation première concerne sans doute les grands projets, souligne Georges Geha. Ce type de projets nécessite des compétences techniques supérieures, ce qui nous permet d’exploiter nos valeurs ajoutées, nos ressources et notre savoir-faire. Par ailleurs, les grands projets nous permettent de réaliser des économies d’échelle au niveau des coûts de logistique et d’installation. » Parmi les projets techniquement complexes, celui de la tour 20/30 en cours de construction à Achrafié : les panneaux sont posés verticalement pour constituer une partie de la façade. « C’est extrêmement rare dans le monde et très audacieux », explique Georges Geha. La division emploie une dizaine de personnes, mais a souvent recours à la sous-traitance. « Une trentaine de personnes ont travaillé sur le chantier de l’ABC, qui a été réalisé en un temps record de quatre mois. Aujourd’hui, nous en avons 25 sur le chantier de la tour. » « Ecosys a également des projets potentiels en Syrie et en Jordanie, et nous sommes en discussion pour un contrat en Afrique », ajoute-t-il.
Phoenix Energy développe une centrale en Égypte
Phoenix Energy s’est surtout fait connaître par l’installation de panneaux photovoltaïques sur le fleuve de Beyrouth. Mais comme les autres sociétés du groupe Indevco dont elle relève, la société Phoenix ne vise pas que le marché local. « Nous avons récemment signé un contrat avec le gouvernement égyptien pour la construction d’une usine de production d’électricité à partir de panneaux solaires photovoltaïques d’une puissance de 50 mégawatts. Nous avons beaucoup d’ambitions dans les pays arabes », affirme son directeur commercial Ibrahim Baz. Au Liban, le plus gros contrat remporté à ce jour est celui du Beirut River Solar Snake (BRSS), réalisé en partenariat avec la société Asaco, pour le compte du ministère de l’Énergie et de l’Eau. Attribué en 2013, il portait sur l’installation de panneaux photovoltaïques d’une capacité de 1,08 MWc sur le fleuve de Beyrouth. Coût de l’opération : 3,1 millions de dollars, dont 1,2 million pour la structure en béton et le châssis d’acier. « Les marges étaient relativement faibles, mais ce projet nous a donné beaucoup de visibilité sur le marché », se félicite Ibrahim Baz.
Le photovoltaïque est l’une des activités de Phoenix qui comprend trois branches : machinerie, technologie et énergie. « Phoenix Energy a débuté en 2008 avec les chauffe-eau solaires, en partenariat avec un fournisseur hollandais Solior, racheté en 2012 pour localiser l’assemblage au Liban. » L’activité a ensuite été étendue aux chaudières à biomasse, à l’éclairage basse consommation LED, aux maisonnettes en bois eco-friendly, à la transformation de déchets en énergie (National Advanced Formula for the Transformation of Trash into Electricity – Naftee) et bien entendu au photovoltaïque. Les effectifs de la société sont passés de deux employés en 2008 à environ 25 aujourd’hui. Car les projets se sont multipliés dans le secteur privé. « Nous étions parmi les premiers au Liban à proposer le modèle hybride. Mais pour un ménage, l’investissement reste important dans le contexte économique actuel. Le segment industriel est en revanche très dynamique. L’argument écologique est devenu très important pour lui. » La maison mère, Indevco, est logiquement l’un des premiers clients industriels : son siège a été équipé d’une capacité de production de 25 kWc. « Nous signons de plus en plus de grands projets, à l’instar d’un contrat avec un industriel pour un projet de 650 kWc. » Phoenix Energy a également doté le site de la basilique de Harissa d’une capacité de 95,6 kWc. En 2014, le chiffre d’affaires de Phoenix Energy a augmenté de 300 %, dont 200 % pour le photovoltaïque (sans compter le BRSS).
Matta Energies fait ses premiers pas dans le solaire
Matta Energies se définit comme la « combinaison de deux expertises » : celle de Matta & Associés SAL, une entreprise de construction au chiffre d’affaires annuel de 80 millions de dollars, et celle de Paul Bazzaz, ingénieur électrique expérimenté dans le domaine des énergies renouvelables. « Après avoir créé une société dans les énergies renouvelables en France en 2008, je suis rentré au Liban il y a peu de temps et nous avons créé au sein du groupe Matta une division spécialisée dans le même domaine, dit-il. Le marché libanais est très prometteur. Les chauffe-eau solaires se développent déjà bien et le potentiel du photovoltaïque est encore plus important. Avec la forte baisse des prix des installations observée depuis 2008, le photovoltaïque est aujourd’hui un investissement intéressant, malgré un cours du pétrole au plus bas. Mais lorsque cette période de contraction économique mondiale touchera à sa fin, le brut repartira à la hausse et le marché du solaire connaîtra alors un véritable boom. » La société propose essentiellement des installations autonomes ou semi-autonomes et cible une clientèle variée : villas, appartements, bureaux, écoles, centres commerciaux, usines, etc. « Nous proposons différentes gammes de produits, du haut de gamme mais aussi des produits à petits budgets. » Matta Energies a l’avantage de pouvoir puiser dans le portefeuille de clientèle du groupe et de bénéficier de sa réputation sur le marché. Pour l’instant, elle se focalise sur le photovoltaïque, mais prévoit aussi d’élargir son activité à d’autres activités “vertes” comme la biomasse, l’éolien, la géothermie et les pompes à chaleur. La société voudrait également profiter de la présence du groupe Matta sur certains marchés régionaux pour exporter ses services.
Solarnet, du chauffe-eau solaire au photovoltaïque
Solarnet opère sur le marché libanais depuis 2002. La société fondée par Jean-Paul Sfeir compte un département électromécanique et un autre consacré aux énergies renouvelables. Cette branche d’activité emploie la moitié de ses 50 salariés et génère 1,5 million de dollars par an. « À l’origine nous installions surtout des chauffe-eau solaires, raconte Jean-Paul Sfeir. Mais avec une croissance de 20 à 25 % par an depuis 2012, le chiffre d’affaires du photovoltaïque a vite dépassé celui des chauffe-eau pour représenter près de 60 % de l’activité. » À part quelques projets connectés au réseau, comme celui de l’école Saint-Charles, Solarnet propose surtout des systèmes individuels ou hybrides destinés aux particuliers. « J’ai capitalisé sur mon expérience sur le segment des particuliers et ma base de clientèle pour les chauffe-eau solaires. Puis le bouche-à-oreille a bien fonctionné. » Depuis septembre, Solarnet reçoit de plus en plus de demandes de la part de clients souhaitant bénéficier d’un financement subventionné à travers le programme NEEREA. « Ce schéma est très alléchant pour les particuliers, car il leur permet de se passer d’un générateur, avec des traites mensuelles pour le financement du système photovoltaïque moins chères que l’abonnement au générateur. » En moyenne, Solarnet installe un système photovoltaïque par mois et s’est fixé comme objectif de quintupler ce volume en 2016. « Le potentiel sur le segment résidentiel est très important. Si l’on considère qu’il y a 500 000 foyers au Liban, cela représente un marché potentiel de cinq milliards de dollars sur 20 ans », calcule Jean-Paul Sfeir. Mais comme tous ses concurrents, Solarnet est aussi à l’affût d’opportunités à l’étranger. « Je suis particulièrement intéressé par la Syrie, car le pays souffre d’une pénurie d’électricité qui rend le solaire très attractif. » Solarnet met également son expérience au service de l’éclairage public, en fournissant des réverbères solaires aux municipalités. « Pour le moment, l’État privilégie les modèles “stand alone”, avec un panneau et une batterie pour chaque réverbère. L’inconvénient de ce système tient à la nécessité de remplacer les batteries tous les cinq ans. Un travail fastidieux lorsqu’il doit se faire pour chaque réverbère. L’alternative est d’installer des stations centrales pour alimenter toute une chaîne de réverbères. »
Yelloblue propose des solutions intégrées au bâtiment
Alors que sa famille a une entreprise dans le textile, Antoine Kaldany a choisi de se spécialiser dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique en fondant Yelloblue en 2012. « J’ai choisi un secteur d’avenir qui me concerne aussi en tant que citoyen », explique-t-il. La société réalise 50 % de son chiffre d’affaires à travers ses activités de conseil en efficacité énergétique et d’accompagnement environnemental, ce qu’on appelle des projets de “green building”. Le reste provient de l’ingénierie, l’achat et l’équipement d’installations solaires thermiques et photovoltaïques. « Notre activité dans le solaire est dominée par les installations thermiques. Nous avons notamment livré le plus grand système d’eau chaude solaire au Liban, dans les dortoirs de l’université NDU qui comprennent 450 chambres. »
Le photovoltaïque n’a représenté l’année dernière que 15 % du chiffre d’affaires total de la société. « Mais ce segment est en pleine croissance. Les revenus du photovoltaïque devraient doubler en 2015. » Trois ans après sa création, Yelloblue qui compte douze employés fixes devrait commencer à dégager des bénéfices à partir de cette année. Son activité a été portée jusque-là par la demande des institutions éducatives : les écoles et les universités représentant 80 % de sa clientèle. Mais à terme, Antoine Kaldany mise également sur le secteur résidentiel « puisqu’il représente près de 40 % de la consommation électrique ». Outre les systèmes hybrides pour les particuliers, Yelloblue propose des solutions photovoltaïques intégrées au bâtiment (Building Integrated Photovoltaic – BIPV), en tant que représentant au Liban de la compagnie internationale ONYX Solar. Cette technologie permet d’installer des matériaux photovoltaïques à la place des matériaux conventionnels sur l’extérieur des bâtiments, tels que les toits, les fenêtres ou les façades. « Ces matériaux sont moins efficaces que des panneaux traditionnels, mais ils ont l’avantage de pouvoir être installés sur les façades des immeubles et donc de contourner le manque d’espace de toiture en ville », explique Antoine Kaldany. Selon lui, le BIPV a du potentiel au Liban, mais aussi dans la région, notamment en Arabie saoudite. « Notre objectif est de bâtir notre savoir-faire sur le marché local pour ensuite pouvoir le décliner à l’étranger. »