Un article du Dossier
Placements : 2013, année erratique pour l’économie mondiale
La décorrélation croissante observée entre les performances financières et celles de l’économie réelle se vérifie en partie au Liban. Malgré un premier semestre toujours marqué par l’instabilité politique intérieure et les retombées de la crise syrienne, les investisseurs gardent pour le moment le cap : « Ils en ont vu d’autres. Cela fait trente ans que les Libanais se sont habitués à travailler avec le risque et l’incertitude au quotidien... » résume Patrick George, directeur de l’investissement et de l’allocation d’actifs à FFA Private Bank. Le comportement d’investissement des Libanais et leurs choix de placements ne diffèrent pas sensiblement des années précédentes, même s’ils tendent à manifester une aversion au risque plus marquée : « La crise a changé la mentalité des investisseurs. Les clients ne veulent plus être monoproduits afin de réduire leur exposition au risque, cela les incite à privilégier de plus en plus une gestion discrétionnaire (NDLR : mandat déléguant la sélection et le suivi du portefeuille), ce qui est un vrai changement dans un pays où la gestion directe a toujours été en vogue », explique Patrick George. « Cela implique davantage de formation des banquiers comme de la clientèle. Il y a un mouvement général vers davantage de transparence et de simplicité, aussi bien dans la composition des produits que dans leurs perspectives d’évolution », précise Georges Abboud, directeur de la banque privée de la Blom. En conséquence, parmi les quatre principales classes d’actifs disponibles sur le marché libanais, ce sont, cette année encore, les dépôts bancaires qui ont le plus la cote auprès des Libanais.
Des dépôts toujours attractifs
Les dépôts bancaires à terme continuent de capter l’essentiel de l’épargne des Libanais : fin mars, les banques commerciales abritaient 128,3 milliards de dollars en dépôts du secteur privé, soit une hausse de 9 % en glissement annuel. Deux arguments majeurs plaident en faveur des dépôts. D’abord, « les taux de rémunération des dépôts à terme demeurent très attractifs : dans le contexte actuel de taux bas sur les marchés internationaux, les investisseurs bénéficient d’une rémunération relativement importante sans avoir à prendre plus de risques pour trouver des rendements », signale Georges Abboud. De fait, les rendements actuels des comptes à terme s’élèvent en moyenne à environ 3,5 % pour les comptes en dollars et 6 % pour ceux en livres libanaises. Cette rémunération fluctue naturellement en fonction de la durée d’immobilisation de l’épargne sur les comptes qui peut varier d’un mois à un an. Privilégiant généralement les positions les plus liquides pour réagir en cas d’opportunités nouvelles, ou en cas de situation d’urgence dans le pays, les Libanais tendent en majorité à s’orienter vers des durées courtes, d’un à trois mois.
Autre avantage des dépôts en ces temps d’incertitude, la réputation de robustesse dont jouit le secteur bancaire libanais, renforcée récemment par les failles qu’a fait apparaître la crise dans le système bancaire international. « Nous avons une autre façon de faire la banque : bien avant Bâle III, la Banque du Liban (BDL) imposait des règles prudentielles très strictes et interdisait, sauf quelques exceptions, l’achat et l’émission de produits structurés », rappelle Georges Abboud. Solidement capitalisées, très liquides et avec des créances douteuses en baisse – selon la BDL, ces dernières représentaient environ 3,5 % du total des créances sur les deux premiers mois –, les banques libanaises jouissent donc d’une confiance intacte de la part des déposants.
Immobilier : le foncier en vedette
L’autre placement favori des Libanais, l’immobilier – largement défiscalisé au même titre que les revenus d’intérêts – continue, lui, de connaître une évolution plus contrastée. La plupart des indicateurs sont au rouge et le changement significatif d’environnement par rapport à la flambée des prix que connaissait le secteur entre 2005 et 2008 se confirme. Le nombre de ventes a ainsi chuté de plus de 18 % sur base annuelle au premier trimestre et cette réduction de la demande s’est logiquement traduite par une diminution de leur valeur totale (-22 % en glissement annuel). « Le tassement que connaît le marché depuis quelques années ne permet plus d’espérer des gains rapides à travers des investissements à l’aveugle : il faut prendre le temps de bien analyser le secteur et de privilégier avant tout l’emplacement », analyse Guillaume Boudisseau, consultant de l’agence immobilière Ramco. Par conséquent, les perspectives de plus-values sont moindres : « Investir dans du résidentiel aujourd’hui ne serait pas la meilleure option, à moins d’acheter la parcelle avec le promoteur et de prendre en contrepartie un appartement dans le futur projet. Le marché des bureaux est plus intéressant, mais c’est un marché de niche tandis que les commerces nécessitent une vraie connaissance du marché », suggère le consultant. Les rendements offerts sont de même globalement à la baisse : en moyenne, ils devraient être de 3 % pour le segment résidentiel, de 5 % pour les bureaux et de 7 % pour les magasins.
Dans ce contexte, le foncier qui représentait 57 % des ventes au premier semestre reste, à condition de disposer de ressources suffisantes, le placement le plus sûr du fait de la raréfaction des parcelles encore disponibles. « La terre reste le meilleur moyen de se préserver de la crise du béton, en particulier dans la capitale. L’investissement foncier hors de Beyrouth peut être également gagnant. Mais comme il faut viser des régions à fort potentiel, comme par exemple celles où de nouvelles routes sont en construction. Une fois la route ouverte, la valeur des parcelles prend une plus-value importante », conseille Guillaume Boudisseau.
Des actions globalement sous-évaluées sur un marché toujours lilliputien
L’activité boursière reste au plus bas en ce début d’année : le volume global des transactions à la Bourse de Beyrouth atteignait 88,5 millions de dollars de janvier à avril, soit une chute de près de 30 % en glissement annuel. Ce malgré la cotation de nouvelles actions préférentielles, qui ont fait progresser la capitalisation boursière de 5 % sur la même période, et d’indicateurs de performances plutôt encourageants. Les actions cotées restent pour la plupart attractives, offrant par exemple, pour les actions bancaires, un rendement moyen deux fois plus élevé que la moyenne des marchés émergents (5,6 % sur l’année 2012). Cela s’est traduit par une légère augmentation des cotations, l’indice Audi des prix a ainsi gagné 1,4 % à 110,2 sur le premier trimestre. Surtout, de l’avis général des analystes, les actions libanaises restent globalement sous-évaluées. Particulièrement sensible à la conjoncture politique, le titre Solidere reste emblématique à cet égard : sur les cinq premiers mois de l’année, le titre “Solidere A” a perdu 3,8 % à 12,50 dollars. « L’action ne devrait pas être évaluée sur la seule base des résultats de l’entreprise, Solidere détient un vaste portefeuille de terrains – notamment ceux du front de mer – et acheter un titre équivaut à détenir virtuellement une part de ces terrains. Or, les prix actuels ne reflètent pas du tout la valeur de ces sous-jacents », résume Georges Abboud.
Malgré les perspectives offertes par la sous-évaluation des titres, le marché reste peu attractif du fait du très faible nombre de sociétés cotées – 11 au total, dont les deux tiers sont des établissements bancaires.
La création d’une Autorité des marchés financiers (AMF) par la loi sur les marchés de capitaux de 2011 devait pourtant permettre le développement de la place financière libanaise. « Il y a un vrai travail de réforme souterrain qui est en œuvre pour élargir le périmètre de la Bourse, favoriser davantage de transparence dans la gouvernance et inciter l’entrée de nouvelles sociétés. Le problème est que la plupart des sociétés qui pourraient être cotées ne le font pas du fait du manque de liquidités et de l’absence de perspectives de valorisation attrayantes. À titre personnel, je pense qu’un signal fort du pouvoir politique, à travers la privatisation partielle de quelques sociétés publiques, pourrait avoir un fort impact incitatif, mais c’est inenvisageable en l’absence de stabilité politique et sécuritaire », affirme Nassib Ghobril, économiste à la banque Byblos.
Des obligations peu prisées au début de l’année
Traditionnellement plus attractif, le marché de la dette a connu globalement une baisse de la valorisation des eurobonds. À la fin du mois de mai, l’indice Blom des obligations avait chuté de 2,4 % depuis le début de l’année. Les analystes de Bank Audi notaient, dans leur rapport économique sur le premier trimestre, que « les investisseurs locaux ont adopté une attitude d’attente, faisant montre de peu d’intérêt pour ce qui est de l’achat de titres de dette libanais malgré le niveau élevé de liquidité primaire en devises des banques commerciales (…) alors que les investisseurs étrangers ont (…) focalisé leur attention sur les titres de dette des pays du Conseil de coopération du Golfe ». En conséquence de quoi, le rendement moyen des eurobonds libanais est passé à 5,1 % fin mai (contre 4,36 % le 28 décembre 2012), tandis que le spread moyen s’est élargi de 39 points de base sur la même période. Parmi ces eurobonds, ceux arrivant à maturité en 2017, 2021 et 2027 ont vu leur prix baisser respectivement de 3 %, 2,3 % et 2,5 % entre janvier et juin. Leurs rendements se sont, eux, respectivement appréciés de 13 %, 8,6 % et 3,6 %.
Des dépôts toujours attractifs
Les dépôts bancaires à terme continuent de capter l’essentiel de l’épargne des Libanais : fin mars, les banques commerciales abritaient 128,3 milliards de dollars en dépôts du secteur privé, soit une hausse de 9 % en glissement annuel. Deux arguments majeurs plaident en faveur des dépôts. D’abord, « les taux de rémunération des dépôts à terme demeurent très attractifs : dans le contexte actuel de taux bas sur les marchés internationaux, les investisseurs bénéficient d’une rémunération relativement importante sans avoir à prendre plus de risques pour trouver des rendements », signale Georges Abboud. De fait, les rendements actuels des comptes à terme s’élèvent en moyenne à environ 3,5 % pour les comptes en dollars et 6 % pour ceux en livres libanaises. Cette rémunération fluctue naturellement en fonction de la durée d’immobilisation de l’épargne sur les comptes qui peut varier d’un mois à un an. Privilégiant généralement les positions les plus liquides pour réagir en cas d’opportunités nouvelles, ou en cas de situation d’urgence dans le pays, les Libanais tendent en majorité à s’orienter vers des durées courtes, d’un à trois mois.
Autre avantage des dépôts en ces temps d’incertitude, la réputation de robustesse dont jouit le secteur bancaire libanais, renforcée récemment par les failles qu’a fait apparaître la crise dans le système bancaire international. « Nous avons une autre façon de faire la banque : bien avant Bâle III, la Banque du Liban (BDL) imposait des règles prudentielles très strictes et interdisait, sauf quelques exceptions, l’achat et l’émission de produits structurés », rappelle Georges Abboud. Solidement capitalisées, très liquides et avec des créances douteuses en baisse – selon la BDL, ces dernières représentaient environ 3,5 % du total des créances sur les deux premiers mois –, les banques libanaises jouissent donc d’une confiance intacte de la part des déposants.
Immobilier : le foncier en vedette
L’autre placement favori des Libanais, l’immobilier – largement défiscalisé au même titre que les revenus d’intérêts – continue, lui, de connaître une évolution plus contrastée. La plupart des indicateurs sont au rouge et le changement significatif d’environnement par rapport à la flambée des prix que connaissait le secteur entre 2005 et 2008 se confirme. Le nombre de ventes a ainsi chuté de plus de 18 % sur base annuelle au premier trimestre et cette réduction de la demande s’est logiquement traduite par une diminution de leur valeur totale (-22 % en glissement annuel). « Le tassement que connaît le marché depuis quelques années ne permet plus d’espérer des gains rapides à travers des investissements à l’aveugle : il faut prendre le temps de bien analyser le secteur et de privilégier avant tout l’emplacement », analyse Guillaume Boudisseau, consultant de l’agence immobilière Ramco. Par conséquent, les perspectives de plus-values sont moindres : « Investir dans du résidentiel aujourd’hui ne serait pas la meilleure option, à moins d’acheter la parcelle avec le promoteur et de prendre en contrepartie un appartement dans le futur projet. Le marché des bureaux est plus intéressant, mais c’est un marché de niche tandis que les commerces nécessitent une vraie connaissance du marché », suggère le consultant. Les rendements offerts sont de même globalement à la baisse : en moyenne, ils devraient être de 3 % pour le segment résidentiel, de 5 % pour les bureaux et de 7 % pour les magasins.
Dans ce contexte, le foncier qui représentait 57 % des ventes au premier semestre reste, à condition de disposer de ressources suffisantes, le placement le plus sûr du fait de la raréfaction des parcelles encore disponibles. « La terre reste le meilleur moyen de se préserver de la crise du béton, en particulier dans la capitale. L’investissement foncier hors de Beyrouth peut être également gagnant. Mais comme il faut viser des régions à fort potentiel, comme par exemple celles où de nouvelles routes sont en construction. Une fois la route ouverte, la valeur des parcelles prend une plus-value importante », conseille Guillaume Boudisseau.
Des actions globalement sous-évaluées sur un marché toujours lilliputien
L’activité boursière reste au plus bas en ce début d’année : le volume global des transactions à la Bourse de Beyrouth atteignait 88,5 millions de dollars de janvier à avril, soit une chute de près de 30 % en glissement annuel. Ce malgré la cotation de nouvelles actions préférentielles, qui ont fait progresser la capitalisation boursière de 5 % sur la même période, et d’indicateurs de performances plutôt encourageants. Les actions cotées restent pour la plupart attractives, offrant par exemple, pour les actions bancaires, un rendement moyen deux fois plus élevé que la moyenne des marchés émergents (5,6 % sur l’année 2012). Cela s’est traduit par une légère augmentation des cotations, l’indice Audi des prix a ainsi gagné 1,4 % à 110,2 sur le premier trimestre. Surtout, de l’avis général des analystes, les actions libanaises restent globalement sous-évaluées. Particulièrement sensible à la conjoncture politique, le titre Solidere reste emblématique à cet égard : sur les cinq premiers mois de l’année, le titre “Solidere A” a perdu 3,8 % à 12,50 dollars. « L’action ne devrait pas être évaluée sur la seule base des résultats de l’entreprise, Solidere détient un vaste portefeuille de terrains – notamment ceux du front de mer – et acheter un titre équivaut à détenir virtuellement une part de ces terrains. Or, les prix actuels ne reflètent pas du tout la valeur de ces sous-jacents », résume Georges Abboud.
Malgré les perspectives offertes par la sous-évaluation des titres, le marché reste peu attractif du fait du très faible nombre de sociétés cotées – 11 au total, dont les deux tiers sont des établissements bancaires.
La création d’une Autorité des marchés financiers (AMF) par la loi sur les marchés de capitaux de 2011 devait pourtant permettre le développement de la place financière libanaise. « Il y a un vrai travail de réforme souterrain qui est en œuvre pour élargir le périmètre de la Bourse, favoriser davantage de transparence dans la gouvernance et inciter l’entrée de nouvelles sociétés. Le problème est que la plupart des sociétés qui pourraient être cotées ne le font pas du fait du manque de liquidités et de l’absence de perspectives de valorisation attrayantes. À titre personnel, je pense qu’un signal fort du pouvoir politique, à travers la privatisation partielle de quelques sociétés publiques, pourrait avoir un fort impact incitatif, mais c’est inenvisageable en l’absence de stabilité politique et sécuritaire », affirme Nassib Ghobril, économiste à la banque Byblos.
Des obligations peu prisées au début de l’année
Traditionnellement plus attractif, le marché de la dette a connu globalement une baisse de la valorisation des eurobonds. À la fin du mois de mai, l’indice Blom des obligations avait chuté de 2,4 % depuis le début de l’année. Les analystes de Bank Audi notaient, dans leur rapport économique sur le premier trimestre, que « les investisseurs locaux ont adopté une attitude d’attente, faisant montre de peu d’intérêt pour ce qui est de l’achat de titres de dette libanais malgré le niveau élevé de liquidité primaire en devises des banques commerciales (…) alors que les investisseurs étrangers ont (…) focalisé leur attention sur les titres de dette des pays du Conseil de coopération du Golfe ». En conséquence de quoi, le rendement moyen des eurobonds libanais est passé à 5,1 % fin mai (contre 4,36 % le 28 décembre 2012), tandis que le spread moyen s’est élargi de 39 points de base sur la même période. Parmi ces eurobonds, ceux arrivant à maturité en 2017, 2021 et 2027 ont vu leur prix baisser respectivement de 3 %, 2,3 % et 2,5 % entre janvier et juin. Leurs rendements se sont, eux, respectivement appréciés de 13 %, 8,6 % et 3,6 %.
Les banques libanaises investissent progressivement le marché des fonds Les faibles niveaux de taux d’intérêt dus à l’abondance de liquidités inciteraient les banques libanaises à diversifier leur offre de produits financiers. Si elles commercialisent depuis fort longtemps des fonds de placements gérés en externe par des entités spécialisées, certaines d’entre elles ont décidé de structurer elles-mêmes ce type d’instruments financiers. C’est en 2000 que le premier fonds de placement est créé au Liban par la Bank of Beirut, sous l’empire de la loi sur la fiducie. « Il s’agissait d’un produit fondé sur la capitalisation des taux d’intérêt à long terme », se souvient Michel Chikhani, créateur de ce fonds et devenu depuis chef du département de la gestion d’actifs de la Blom. L’arrivée de ce dernier à la Blom Bank, en 2007, coïncide avec le début d’une phase de développement en interne de ce type de produits par d’autres banques. « Depuis 2007, nous avons créé plusieurs types de fonds – obligataires, en actions ou mixtes – et nous en proposons aujourd’hui huit à nos clients, dont cinq de droit libanais. Certains portent sur les marchés libanais, d’autres sur des produits du Golfe », poursuit Michel Chikhani. FFA Private Bank en a aussi développé plusieurs, dont un sur le marché obligataire international, un sur des obligations pour la région Mena et un troisième sur le marché des actions américaines. La Fransabank propose de son côté à ses clients un fonds mixte, composé d’un minimum de 60 % d’instruments à revenus fixes complétés par des actions. La Banque libano-française a, quant à elle, lancé cette année un fonds obligataire de droit luxembourgeois portant essentiellement sur les marchés américains, européens et moyen-orientaux et comprenant un minimum de 80 % d’obligations classées “Investment Grade”. La plupart de ces fonds sont des fonds ouverts, permettant l’achat ou la vente des parts à tout moment. Les rendements escomptés varient sensiblement – autour d’une fourchette allant de 3 à 12 % pour les fonds les plus risqués – en fonction des établissements et des actifs sous gestion. La mise initiale est de même extrêmement variable selon le type de produits – elle peut aller de 5 000 à 100 000 dollars – tout comme le nombre de souscripteurs (de cinquante à plus d’un millier selon le fonds). Les fonds de placement offrent globalement plusieurs types d’avantages aux épargnants : la gestion par des experts dédiés s’apparente à une gestion discrétionnaire de portefeuille, avec toutefois une bien moindre latitude quant à la composition des actifs, mais nécessite un ticket d’entrée généralement inférieur. Ensuite, ils garantissent une vraie diversification du portefeuille. Enfin, leur caractère ouvert garantit un certain niveau de liquidité. Côté inconvénients, ces produits sont par nature moins lisibles et contrôlables par l’investisseur. Les frais de gestion sont variables mais peuvent être importants, surtout en cas de performance négative. Car si les fonds libanais obéissent généralement à une stratégie plutôt conservatrice de préservation du capital, celui-ci n’est pas garanti et les risques de marchés restent importants. Sans compter les risques liés à la nature des sous-jacents de ces fonds. La législation libanaise limite les possibilités de rachat de produits structurés dont la lisibilité est plus réduite, comme l’a démontré la crise des “subprimes” : des fonds américains et internationaux avaient massivement investi dans des titres pourris pour maximiser leurs rendements. Comme pour toute stratégie d’investissement sur les marchés, l’épargnant doit donc bien définir ses besoins, sa stratégie d’investissement et comparer l’offre existante avant d’opter pour ce type de produit ou un autre. |