Un article du Dossier

Le boom des chambres d’hôtes

Dar Yaboub est coincée entre une église et une mosquée, à deux pas de la vieille ville de Saïda. Un lieu idéal pour qui veut passer une journée à déambuler à pieds dans le souk, visiter le palais Debbané ou faire un tour du côté de l’ancien Caravansérail.
C’est en 2000 que Naji Yacoub rachète la totalité des parts de cette maison que ses grands-parents, grec-catholiques, avaient quittée au milieu de la guerre “civile”, ne s’y sentant plus en sécurité. Elle était restée occupée par cinq locataires. Depuis, Naji Yacoub a préféré récupérer les lieux pour construire une maison d’hôte.
Le propriétaire rénove l’ancienne demeure de famille pendant presque trois ans. Mais il le reconnaît lui-même : il n’est pas « le roi de la déco ». Du coup, il préfère la garder “telle quelle” : « Ce qui est beau, c’est la pierre d’origine ! »
Les murs anciens, les mosaïques du sol passées ou les fenêtres en bois patinées font partie du décor. Il ouvre alors en 2005 un “hôtel” de huit chambres, qu’il enregistre ensuite comme “maison d’hôte” grâce au décret de 2011, un statut qui correspond mieux à son projet et qui lui donne des avantages en termes de charges sociales.
Un peu désuets, les meubles ont été achetés chez des antiquaires et la peinture garde le charme des vraies maisons de vacances : vieillotte, peut-être un rien rudimentaire, mais pleine de souvenirs.
Naji Yacoub laisse une cuisine à la disposition de ses hôtes s’ils désirent préparer un repas. Le petit déjeuner en revanche est servi tous les matins à partir de knefé, foul, hommos et manouché achetés au marché. Mais les pensionnaires, principalement des touristes occidentaux, sont peu nombreux : « Nous savons que cela va être calme jusqu’à la fin du ramadan, mais les réservations devraient repartir à la mi-juillet », espère le propriétaire, qui précise qu’il arrive tout juste à équilibrer ses comptes.
dans ce Dossier