Un article du Dossier

Le boom des chambres d’hôtes

Au début des années 1990, Mireille et Yaya Bustani démarrent la construction d’une maison dans leur village de Deir el-Qamar. Mais faute de savoir réellement qu’en faire, ils abandonnent en cours de travaux. Profondément attaché à leur région, ce couple se lie alors d’amitié avec Greta et Rony Féghali, qui viennent d’acheter une résidence secondaire à Deir el-Qamar. « Je voyais cette maison à demi-construite depuis mes fenêtres. J’ai eu envie d’en faire quelque chose », explique Rony Féghali. Les deux familles décident alors de s’associer pour monter un projet. « Nous aimions le concept de Tawlet : un restaurant de terroir, qui s’appuie sur les force-vives locales. » En plus du restaurant, Kamal Mouzawak, le fondateur de Tawlet, les persuade d’établir une vraie maison d’hôte dans les étages supérieurs.
« Tawlet développe le concept pour le compte des deux familles, mais elles gardent la gestion complète de l’édifice », explique-t-il. Ouverture ? Début août, si tout se passe comme prévu. Les deux familles ont investi ensemble quelque 800 000 dollars. « Pour nous, c’est un moyen d’amortir un bien, précise Mirelle Boustani, mais c’est aussi un moyen d’aider notre village. » Comme le restaurant de Tawlet Ammiq (qui ouvre d’ailleurs trois chambres d’hôte cet été), le décor de Beit el-Qamar se veut simple, authentique et chaleureux (l’architecte a employé la pierre du pays (“abou zennar”), une pierre orangée striée de fines veines laiteuses). « Nous avons cherché à reproduire une maison de montagne des années 1960, celle de nos grands-mères », ajoute Kamal Mouzawak. Chaque chambre a sa salle de bains et bénéficie d’une baie vitrée qui donne sur les terrasses ou le jardin de 6 000 m2. Le restaurant Tawlet, qui occupe le rez-de-chaussée de la bâtisse (60 couverts en intérieur, le double en extérieur) emploiera une vingtaine de personnes de la région. Kamal Mouzawak y promet des spécialités locales comme le ragoût de arkoub (chardon) et laban.
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