Un article du Dossier

Le boom des chambres d’hôtes

Des arbres à perte de vue : c’est dans un verger, pas très loin de Batroun, que l’on déniche Mayouli, le gîte de Maria Bouhabib et de son père, récemment retraité. Les touristes ont tout loisir de batifoler sur ce terrain de 3 000 m2, hérité du grand-père agriculteur. Selon les saisons, ils peuvent même se goinfrer d’avocats, de clémentines, de figues ou de pommes-cannelle (achta). Dans ce lieu du “bout du monde”, Maria Bouhabib, la trentaine, a créé un espace pour aficionados de Jack Kerouac et de la génération beatnik. Rien de superfétatoire : la jeune femme a installé des poufs de couleurs, des hamacs, des transats et des tables ou des chaises fabriquées à partir de palettes de chantier. Sur la terrasse, un espace est dédié aux barbecues ou à la célébration de fête entre amis.
La jeune propriétaire libanaise travaille toute la semaine à Beyrouth dans une agence de publicité. Mais ses week-ends sont tous dédiés à sa région natale, et à son “bébé”, qu’elle a pensé de A à Z avec son père. Le gîte propose dix chambres-studios, équipées d’une mini-cuisine. Elles bénéficient en plus toutes d’un petit jardin privé. Simple et sobre, voilà le credo de la propriétaire, qui mise sur un décorum minimaliste : murs blancs, bois bruts et pierres calcaires. « Nos chambres sont conçues pour que nos pensionnaires soient autonomes », précise Maria Bouhabib. La maison, il est vrai, n’a ni réception ni service de chambre. Le projet, initié en 2012, a coûté quelque 220 000 dollars. Les Bouhabib ont emprunté 150 000 dollars pour construire cette oasis à dix minutes à pied de la plage publique de Batroun. Après un premier été difficile en 2013, la jeune femme pense que le lieu devrait être amorti d’ici à deux ans. « Le bouche-à-oreille fonctionne bien, même les Libanais d’abord réticents sont aujourd’hui friands de notre maison d’hôte », se félicite-t-elle.
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