Un article du Dossier
Start-up : les Libanais à la conquête de New York
Vous avez déjà entendu parler des Fin Tech, les technologies de la finance ? C’est le nouveau domaine à la mode dans le monde technologique qui affole les fonds de capital-risque. La promesse : révolutionner les secteurs financier et bancaire, notoirement résistants au changement, grâce aux nouvelles technologies. Mustapha Baassiri, jeune entrepreneur libanais arrivé aux États-Unis en 2008, s’est lancé sur ce créneau, avec Advizr, lancé en novembre 2014. Son concept : donner aux conseillers financiers les moyens de fournir un conseil personnalisé à tous, quel que soit le niveau de revenu des clients, en réinventant et automatisant les logiciels de planification financière. Passé par les rangs de l’École des Ponts et Chaussées en France (2004-2006) et ceux de l’Université américaine de Beyrouth en ingénierie électronique, Mustapha Baassiri a rencontré ses deux associés à l’école de gestion de l’université de Columbia à New York, où il a suivi un Executive MBA en 2010 et 2011, en parallèle de son travail.
« C’est à Columbia que j’ai pris mon premier cours de comptabilité, mais j’ai été initié à la finance dans mon précédent job », s’amuse Baassiri, qui a été envoyé à New York pour y développer le bureau de Misys-Sophis, une société de logiciels de gestion financière.
L’idée est née de l’observation d’un besoin : pas plus de 10 % des clients, généralement les plus fortunés, ont accès à un plan financier fourni par un conseiller, affirme Advizr. Or, ce sont les 90 % restants, ceux qui doivent épargner pour financer les études de leurs enfants (notoirement chères aux États-Unis), leur assurance santé (également notoirement chère), leur retraite et leurs différents emprunts qui en ont le plus besoin, estime Baassiri.
Le marché du conseil financier, estimé à 10 milliards de dollars environ aux États-Unis, n’est pas l’apanage des banques. Le pays est un réseau très développé de dealers indépendants, de comptables, de petits bureaux spécialisés dans la gestion et la planification de fortune. Ce sont ces professionnels qu’Advizr cible dans un premier temps : son service est facturé 75 dollars par mois par conseiller. « En plus de cet abonnement mensuel qui donne droit à l’utilisation du logiciel, nous proposons des services payants qui offrent soit davantage de conseil, soit plus d’automatisation, et testons divers modèles de prix. »
Advizr n’est toutefois pas seul à avoir flairé le bon filon : il est en concurrence avec une dizaine de gros acteurs historiques du marché, tels inStream, RetireUp, eMoney Advisor, LearnVest. « Notre atout est que nous démarrons de zéro, nous n’avons pas à gérer le poids de la mise à jour d’un produit dont la technologie est dépassée », explique Baassiri. Sa société emploie huit personnes et revendique déjà une clientèle d’une centaine de petits bureaux, d’un à cinq conseillers financiers. L’objectif de Baassiri est d’augmenter leur nombre à 1 500 d’ici à la fin de l’année ; d’améliorer le produit en l’automatisant davantage, de développer des partenariats avec des sociétés offrant des services complémentaires aux siens et de cibler directement les particuliers sans passer par les conseillers financiers. « Nous comptons proposer les deux services en parallèle, car le conseil prodigué par une personne physique continuera de prévaloir longtemps », précise-t-il.
Pour financer son développement, Advizr vient de lever deux millions de dollars auprès d’investisseurs en capital-risque à travers l’émission d’obligations convertibles. Cela porte son capital à 2,8 millions de dollars environ, les premiers 800 000 ayant été levé en deux fois auprès d’une quinzaine d’“angel investors”. « Nous avons une offre d’achat, mais nous ne voulons pas vendre tout de suite, c’est trop tôt, nous avons décidé de capitaliser sur l’intérêt que nous suscitons pour lever des fonds supplémentaires dès l’année prochaine. »
« C’est à Columbia que j’ai pris mon premier cours de comptabilité, mais j’ai été initié à la finance dans mon précédent job », s’amuse Baassiri, qui a été envoyé à New York pour y développer le bureau de Misys-Sophis, une société de logiciels de gestion financière.
L’idée est née de l’observation d’un besoin : pas plus de 10 % des clients, généralement les plus fortunés, ont accès à un plan financier fourni par un conseiller, affirme Advizr. Or, ce sont les 90 % restants, ceux qui doivent épargner pour financer les études de leurs enfants (notoirement chères aux États-Unis), leur assurance santé (également notoirement chère), leur retraite et leurs différents emprunts qui en ont le plus besoin, estime Baassiri.
Le marché du conseil financier, estimé à 10 milliards de dollars environ aux États-Unis, n’est pas l’apanage des banques. Le pays est un réseau très développé de dealers indépendants, de comptables, de petits bureaux spécialisés dans la gestion et la planification de fortune. Ce sont ces professionnels qu’Advizr cible dans un premier temps : son service est facturé 75 dollars par mois par conseiller. « En plus de cet abonnement mensuel qui donne droit à l’utilisation du logiciel, nous proposons des services payants qui offrent soit davantage de conseil, soit plus d’automatisation, et testons divers modèles de prix. »
Advizr n’est toutefois pas seul à avoir flairé le bon filon : il est en concurrence avec une dizaine de gros acteurs historiques du marché, tels inStream, RetireUp, eMoney Advisor, LearnVest. « Notre atout est que nous démarrons de zéro, nous n’avons pas à gérer le poids de la mise à jour d’un produit dont la technologie est dépassée », explique Baassiri. Sa société emploie huit personnes et revendique déjà une clientèle d’une centaine de petits bureaux, d’un à cinq conseillers financiers. L’objectif de Baassiri est d’augmenter leur nombre à 1 500 d’ici à la fin de l’année ; d’améliorer le produit en l’automatisant davantage, de développer des partenariats avec des sociétés offrant des services complémentaires aux siens et de cibler directement les particuliers sans passer par les conseillers financiers. « Nous comptons proposer les deux services en parallèle, car le conseil prodigué par une personne physique continuera de prévaloir longtemps », précise-t-il.
Pour financer son développement, Advizr vient de lever deux millions de dollars auprès d’investisseurs en capital-risque à travers l’émission d’obligations convertibles. Cela porte son capital à 2,8 millions de dollars environ, les premiers 800 000 ayant été levé en deux fois auprès d’une quinzaine d’“angel investors”. « Nous avons une offre d’achat, mais nous ne voulons pas vendre tout de suite, c’est trop tôt, nous avons décidé de capitaliser sur l’intérêt que nous suscitons pour lever des fonds supplémentaires dès l’année prochaine. »