Un article du Dossier

Les hôtels font de la résistance

Président-directeur général de la Société des grands hôtels du Liban SAL, propriétaire des hôtels Phoenicia et Vendôme à Minet el-Hosn.
 

Greg Demarque

Quel est l’historique de votre famille dans l’hôtellerie ?

Dans les années 1950, mon père Najib a identifié une demande pour l’hôtellerie de luxe avec le boom des touristes dans le pays et la multiplication des vols desservant le Liban. En 1961 il ouvre l’hôtel Phoenicia, qui devient l’un des principaux établissements de la capitale jusqu’à la guerre civile qui a mis un frein à l’activité pendant 15 ans. Najib Salha achète le Vendôme peu avant le conflit. Le Phoenicia a été presque complètement détruit et pillé, et il ne restait après la guerre que la structure de béton. Nous avons rouvert le Vendôme en 1997 et le Phoenicia en 2000 après une rénovation totale du bâtiment et l’ajout de la tour C, constituée de 34 appartements de luxe appelés “Residence Suites”. Les deux immeubles d’origine contiennent 446 chambres et suites. En 2005, l’explosion d’une bombe au passage du convoi de Rafic Hariri à moins de 100 mètres à la fois du Vendôme et du Phoenicia détruit partiellement les deux établissements. En deux mois nous avons rouvert le Vendôme et en quatre mois le Phoenicia.

Quelles ont été les meilleures années d’activité pour vous ?

Les exercices de 2003, 2004 puis 2008 et 2009 ont été de bonnes années, mais l’âge d’or était sans aucun doute entre 1961 et 1974. Notre marketing est pris en charge par notre opérateur InterContinental Hotel Group (IHG). En 2011, nous avons enregistré une baisse d’activité de 30 % en moyenne par rapport à 2010, compte tenu de l’instabilité locale et régionale.

Vos deux hôtels sont gérés par InterContinental Hotel Group (IHG). En quoi cela consiste-t-il ?

Notre relation dure depuis 50 ans, le Phoenicia était le second hôtel dans le monde à rejoindre la chaîne IHG et le premier de la zone Europe, Afrique et Moyen-Orient. En tant qu’opérateurs de l’hôtel, ils ont désormais une bonne connaissance du fonctionnement du pays et de sa culture, à laquelle ils se sont bien adaptés, ce qui leur permet de travailler de manière efficace.

Comment voyez-vous le développement du secteur ?

Beyrouth a un gros potentiel pour accueillir de nouveaux hôtels. Et en dehors de la capitale, davantage de projets de 3 et 4 étoiles seraient nécessaires pour répondre à la demande future. Si la situation du pays se stabilise durablement, le taux d’occupation des hôtels à Beyrouth ne devrait pas passer sous la barre des 80 % quelle que soit la période de l’année et 60 % dans les lieux de villégiature. Un Liban stable offrirait de belles opportunités à la fois pour le tourisme d’affaire avec l’activité de conférence (qui assure au Phoenicia un taux d’occupation de base), pour le tourisme de loisirs des ressortissants du Golfe ainsi que les voyages organisés. Tous ces segments constituent une bonne source de revenus pour notre industrie.

Quels sont les atouts et les défis du Phoenicia ?

Notre grand atout est notre position centrale, avec la vue sur la baie du St-Georges et la proximité avec les nouveaux complexes du front de mer, qui s’étendent jusqu’aux Souks. Les conférences et les banquets assurent le gros de notre revenu et nous nous félicitons de proposer les meilleures salles et équipements de la ville. Notre activité est constante tout le long de l’année avec des pics en été, pendant les fêtes religieuses et la fin de l’année. Nous proposons à nos clients – groupes et particuliers – des services tels que le spa, les équipements de gym, les piscines intérieure et extérieure. Le manque d’accès direct à la mer et la plage est un handicap que nous avons contourné en signant des accords préférentiels avec des plages et des piscines à proximité et dans tout le pays.

Quels sont vos projets ?

Concernant Le Vendôme, nous développons 35 nouvelles chambres qui seront prêtes d’ici à 2013. Le restaurant La Petite Maison, déjà ouvert à Nice et Dubaï, ouvrira au premier étage de l’hôtel en mai 2012. En outre, la Société des grands hôtels du Liban va gérer le yacht club et ses résidences situés à Zaitunay Bay. Nous avons par ailleurs déposé les marques Phoenicia et Vendôme à l’étranger, nous réfléchissons à des projets hors du Liban.

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