Un article du Dossier

Les hôtels font de la résistance

Président du syndicat des hôteliers du Liban, propriétaire et gérant du Printania Palace à Broummana et du Monroe et Monroe Markazia à Beyrouth.
 

Greg Demarque

Quelle est la situation du secteur en 2011 ?

L’hôtellerie est comme la bourse : l’activité peut être en hausse puis chuter sans crier gare. Le changement de gouvernement en début d’année a notamment affecté l’industrie, nous avons enregistré une baisse de 35 % des réservations. La nomination du nouveau gouvernement a relancé l’activité. En juillet, le taux d’occupation avoisinait les 80 % en moyenne.

Quels sont les segments porteurs ?

Outre le nombre satisfaisant de touristes qui visitent le Liban chaque année, nous misons sur l’activité du tourisme d’affaires et l’organisation de séminaires en basse saison. Les touristes du troisième âge qui viennent visiter le pays hors saison sont également une cible porteuse pour nous. Ils s’intéressent au tourisme historique et religieux, et acceptent de séjourner dans des établissements en périphérie et dans la montagne. Ce qui permet de désengorger l’activité qui se concentre principalement sur Beyrouth.

Quels sont les facteurs qui empêchent le secteur de se développer ?

Il faut d’abord une situation politique stable qui rassure les touristes et les investisseurs. Avec un projet de développement structuré, le pays pourrait accueillir entre 8 et 10 millions de touristes. Un tour-opérateur a besoin de deux ou trois ans pour mettre en place et promouvoir une offre. Des incidents sécuritaires secouent le pays tous les trois ans, ce qui dissuade tous les professionnels. Un autre bémol est que la loi 402/95 sur le droit d’exploitation des terrains pour les hôtels (qui permet d’ajouter des étages) n’a pas été reconduite depuis fin 2008. Cela freine les nouveaux projets. Enfin, les taxes d’aéroport sont très chères, ce qui ne permet pas aux compagnies aériennes de proposer des offres attractives.

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